Les compagnies pharmaceutiques sont autorisées à vendre de l’héroïne et de la cocaïne au Canada


Les licences ne sont accordées qu’à des fins scientifiques et médicinales.

Deux entreprises de Colombie-Britannique spécialisées dans les drogues récréatives ont reçu l’autorisation fédérale de produire et de vendre légalement de la cocaïne, de l’héroïne et de la MDMA à des fins scientifiques et médicinales, selon un article de Semafor publié vendredi.

Santé Canada, l’agence fédérale qui supervise les programmes de lutte contre la drogue, a souligné que cette nouvelle autorisation n’était pas destinée au grand public.

Les deux entreprises sont Sunshine Earth Labs, une entreprise de fabrication de psychédéliques, et Adastra, une entreprise de cannabis.

La première a déclaré jeudi que Santé Canada avait approuvé la modification de sa licence de médicaments pour la distribution de MDMA, de cocaïne, de morphine, de diacétylmorphine (DAM/héroïne) et d’opium en septembre, et la seconde a annoncé le mois dernier qu’elle avait également reçu une exemption pour la psilocybine et la cocaïne en août.

Le PDG de Sunshine, Donovan Edwards, a déclaré que son entreprise s’efforcerait “d’établir des relations commerciales mondiales afin d’importer des produits médicaux d’origine éthique pour un approvisionnement plus sûr”.

Le PDG d’Adastra, Michael Forbes, a quant à lui déclaré que son entreprise évaluerait la façon dont la commercialisation de la cocaïne “s’inscrit dans notre modèle d’affaires à Adastra afin de nous positionner pour répondre à la demande d’un approvisionnement sûr en cocaïne”.

Dans une déclaration, Santé Canada a souligné les “paramètres très étroits de la licence (des entreprises)” et a ajouté qu’elles ne peuvent vendre qu’à ceux dont la cocaïne figure sur les licences, comme les médecins, les pharmaciens, les hôpitaux ou ceux qui bénéficient d’une exemption à des fins de recherche.

“Si les exigences strictes ne sont pas respectées, Santé Canada n’hésitera pas à prendre des mesures pouvant aller jusqu’à la révocation de la licence”, a expliqué l’agence.

Légaliser le trafic de drogue

Cette mesure a suscité l’opposition des membres du gouvernement de la Colombie-Britannique.

“La cocaïne n’est pas prescrite, elle n’est pas sûre et c’est une erreur”, a déclaré David Falcon, chef de l’opposition provinciale, selon Semafor. “Commercialiser la cocaïne en tant qu’opportunité commerciale revient à légaliser le trafic de cocaïne, point final.”

Outre le risque de dépendance, ces médicaments nouvellement approuvés sont assortis d’avertissements sanitaires.

En octobre 2022, une étude à grande échelle menée par des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) sur plus de 23 millions de personnes a révélé que certaines drogues couramment utilisées et consommées, telles que la marijuana, la méthamphétamine, la cocaïne et les opiacés, pouvaient avoir un effet néfaste jusqu’alors inconnu sur la santé cardiaque.

L’effet mentionné est le risque de développer une fibrillation auriculaire (FA), qui est un trouble du rythme cardiaque potentiellement mortel et “le type le plus courant d’arythmie cardiaque traitée”, selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention).

Lire aussi : Légalisation : au Canada, de nombreux enfants s’empoisonnent au cannabis

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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