La France construit un laboratoire scientifique de pointe à 2,4 km sous la mer


Les Français sont sur le point d’achever le Laboratoire Sous-marin Provence Méditerranée, un laboratoire sous-marin avancé destiné à l’étude du monde sous-marin et de la physique des particules.

Le nouveau laboratoire comprendra à terme un robot sous-marin appelé BathyBot. Dorian Guillemain, OSU/MIO, DT-INSU

Un nouveau laboratoire sous-marin entièrement télécommandé est en cours de construction près de Marseille, en France. Le Laboratoire Sous-marin Provence Méditerranée (LSPM) est une installation de recherche aquatique de pointe située à 40 kilomètres au sud de Toulon, en France. Il s’agit du premier centre de ce type en Europe. Il dispose de nombreux instruments et capteurs scientifiques de haute technologie pour l’océanographie, la géologie et la physique des particules, entre autres.

L’infrastructure, située à 2 450 mètres de profondeur, abrite des équipements scientifiques de pointe, dont le détecteur de neutrinos KM3NeT (Kilometer Cube Neutrino Telescope), qui comprend 2 070 sphères disposées sur 115 lignes ancrées au fond de l’océan et maintenues en tension par des flotteurs immergés. La plateforme abrite également des capteurs environnementaux EMSO, indispensables à la surveillance de la santé des océans.

Selon le LSPM, l’installation comprendra les infrastructures sous-marines suivantes :

  • des câbles électro-optiques pour la connexion à la terre,
  • boîtes de jonction pour l’interfaçage des instruments sous-marins,
  • système de positionnement acoustique à longue base,
  • boîte de jonction dédiée aux mesures environnementales.

De retour sur Terra Firma, le laboratoire disposera de l’infrastructure critique suivante :

  • Une salle de contrôle principale à La Seyne-sur-Mer : contrôle en temps réel des expériences, acquisition et traitement des données, connexion à haut débit avec d’autres centres de contrôle et de stockage,
  • La salle de contrôle à distance au CPPM : la salle d’exposition, l’accueil et les installations multimédias.

Impression d’artiste du laboratoire terminé. Camille Combes/Agenda Ouvreboite

« Ces gigantesques réseaux de détecteurs peuvent détecter les neutrinos émanant du ciel de l’hémisphère sud. Les rares fois où [les neutrinos] interagissent avec des molécules d’eau, ils produisent un flash de lumière bleutée dans l’obscurité des abysses océaniques », a déclaré à Ars Technica Paschal Coyle, directeur de recherche au Centre de physique des particules de Marseille et directeur du LSPM. « La détection de cette lumière nous permet de mesurer la direction et l’énergie des neutrinos. »

La plateforme comprendra également un robot sous-marin appelé « BathyBot ». Ce robot est équipé de capteurs avancés capables de mesurer divers paramètres océaniques tels que la température, les concentrations d’oxygène et de dioxyde de carbone, la vitesse et la direction du courant, la salinité et la concentration de particules. Comme les autres instruments du LPSM, ce robot sera télécommandé depuis le rivage.

Le robot peut escalader un récif artificiel de 2 mètres de haut et mesurer les propriétés de l’eau, même lorsqu’il est éloigné des sédiments du fond de l’océan. Outre le déploiement prochain d’un nouvel instrument, un spectromètre à rayons gamma sera également utilisé pour surveiller les niveaux de radioactivité. Une caméra stéréo à photon unique sera utilisée pour mesurer la bioluminescence des organismes d’eau profonde.

Selon M. Coyle, étant donné que les grands fonds marins sont mal connus, « des installations telles que le LSPM peuvent nous aider à mieux comprendre de nombreux phénomènes différents ».

« L’un des éléments clés à étudier est l’effet à long terme du réchauffement climatique. Les observations du LSPM indiquent déjà une augmentation de la température de la mer et une diminution des niveaux d’oxygène, même à ces profondeurs », a-t-il déclaré.

Lire aussi : La découverte de microbes vivants dans des roches solides des profondeurs marines offre l’espoir de découvrir de la vie sur Mars

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche

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