Les humains ont-ils atteint leur limite de durée de vie ? Ces chercheurs prétendent que non


Y a-t-il une limite à la durée de vie des humains ? Selon une étude controversée, publiée le 29 juin dans la revue Science, la réponse à cette question est non. Qui plus est, les chercheurs affirment qu’après l’âge de 105 ans, le risque de mourir chaque année reste le même.

En 1825, Benjamin Gompertz affirmait que le risque de mourir augmente de façon exponentielle selon l’âge : une personne âgée de 90 ans est alors beaucoup plus susceptible de mourir qu’une personne de 30 ou 40 ans. Depuis lors, d’autres ont prétendu que même si le risque relatif de mourir augmente au fur et à mesure que nous vieillissons, cette menace ralentit finalement après un certain âge. Par exemple, la probabilité de mourir est différente entre un homme de 45 ans et un autre de 35 ans, mais elle est semblable chez des personnes de 100 et de 110 ans.

Mais, « il a été difficile de dire si cette apparence de nivellement est due à de mauvaises données ou à un véritable phénomène de mortalité », explique Kenneth Wachter, professeur émérite de démographie et de statistiques à l’Université de Californie à Berkeley (États-Unis), et auteur principal de la nouvelle étude. « Nous obtenons aujourd’hui de meilleures données que quiconque n’en avait auparavant. »

Pour cette étude, les chercheurs ont examiné les données de 2009 et 2015 sur les taux de survie de plus de 3 836 Italiens, tous âgés de plus de 105 ans. Le registre national italien – qui exige des mises à jour annuelles des citoyens – fournit des informations plus précises que les données de n’importe quel autre pays. Ils ont alors recueilli les certificats de décès de chaque personne, mais également les certificats de naissance de ces super-centenaires, pour éviter les dates approximatives (notamment en raison de la perte de mémoire). Les chercheurs ont alors constaté que le risque de mourir à chaque âge augmente de façon exponentielle jusqu’à ce que la personne atteigne 80 ans, puis commence à ralentir pour finalement atteindre un plateau constant après 105 ans. À ce moment, le risque de mourir à chaque âge est le même, que vous ayez 105 ans, 110 ans ou 115 ans.

Une des limites à l’étude, notent les chercheurs, est que leurs données proviennent principalement de femmes : seulement 463 des 3 836 personnes dans l’étude étaient des hommes. Cependant, on sait que « les femmes vivent beaucoup plus longtemps que les hommes », poursuit le chercheur. Bien que leurs données ne puissent pas le soutenir, les chercheurs pensent que le même constat pourrait être observé chez les hommes.

Cependant, tous les scientifiques ne sont pas d’accord avec ces conclusions, à l’instar de Brandon Milholland, qui en 2016 co-signait un article publié dans Nature affirmant qu’il existe effectivement une limite à la durée de vie humaine, et que celle-ci est liée à des processus naturels. « Je ne considère pas que la preuve d’un palier présenté dans cet article soit particulièrement forte », explique-t-il à Live Science. Mais même « si nous supposons que ce document est correct et que [le risque] de mortalité est stable après l’âge de 105 ans, le fait que les chances de mourir n’augmentent pas ne signifie pas qu’il n’y a pas de limite à la durée de vie ».

Source : SciencePost


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