Gilets jaunes : liberté de la presse ? Des journalistes pris pour cible par les forces de l’ordre


La veille de la mobilisation des Gilets jaunes du 8 décembre, la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa affirmait que les journalistes devaient «exercer librement leur métier». Sauf que plusieurs journalistes ont dénoncé leurs conditions de travail.

Des affrontements entre Gilets jaunes, casseurs et forces de l’ordre ont eu lieu dans plusieurs villes le 8 décembre pour l’acte 4 de la mobilisation des Gilets jaunes. Au milieu de tout cela, les journalistes ont tenté, tant bien que mal, de couvrir l’événement. Malheureusement, plusieurs d’entre eux ont mentionné avoir été victimes de certaines actions des forces de l’ordre. France Info a d’ailleurs relayé plusieurs messages de journalistes et reporters dénonçant «la confiscation par les policiers du matériel de protection de plusieurs photographes, équipés de casques, masques à gaz et lunettes». La reporter-photographe Véronique de Viguerie a par exemple écrit un premier tweet où elle s’offusquait du «vol par les CRS» de casques et masques de protection «parce qu'[elle prenait] une photo».

Peu après, elle écrit s’être fait «gazer», sans protection. «Merci les CRS», a-t-elle ironisé.

Des journalistes indépendants ont également dénoncé la saisie de leur matériel de protection.

Interrogé par France Info, le photographe de Libération Boris Allin a assuré que c’était la première fois que ce genre de choses lui arrivait en «45 ans» de couverture de manifestations. Il a décrit s’être fait confisquer son casque de moto, son masque à gaz et ses lunettes de protection à Bastille. Il a attesté avoir donné aux CRS les mails prouvant qu’il était bel et bien envoyé par Libération, leur demandant au passage leur matricule «pour récupérer [s]on matériel». Les CRS l’auraient alors «menacé» d’une garde à vue…

Des journalistes blessés par des actions policières

Vidéo à l’appui, la reporter de l’agence Line Press Stéphanie Roy a dénoncé l’envoi par les CRS d’une une grenade en direction de la presse, «pourtant clairement identifiée». Sur les images, un individu portant le casque «presse» est apparu blessé.

https://twitter.com/Steph_Roy_/status/1071379975381622785

France Info a également repris des messages de journalistes confirmant s’être fait blesser. Par exemple, Paul Conge, reporter à Explicite, a expliqué, photo à l’appui, qu’il avait été touché à une cuisse par «un plot de grenade de désencerclement».

Deux journalistes du Parisien auraient également été la cible d’un tir de flash-ball.

La secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa avait pourtant rappelé la veille de la manifestation du 8 décembre son attachement à la liberté de la presse : «Samedi, comme tous les autres jours, les journalistes doivent pouvoir exercer librement leur métier sans être insultés, menacés ou frappés.» Elle avait d’ailleurs agrémenté son tweet d’un hashtag #StopViolences.

Après les manœuvres contre la presse le 8 décembre, certains reporters se sont évidemment souvenus de cette belle intention de Marlène Schiappa. Le photo-reporter Louis Witter a ainsi adressé un tweet lapidaire à la secrétaire d’Etat : «Tu diras ça à tes flics qui confisquent casques et matériel de protection, tirent au flashball sans retenue et mutilent aussi bien journalistes que manifestants avec leurs grenades.»

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Source : RT


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