Covid-19 : le bracelet électronique est-il la solution appropriée pour endiguer la propagation du virus ? C’est en tout cas le choix du port d’Anvers en Europe qui suscite la controverse


La réponse à la question posée d’entrée de jeu est que certains pays s’appuient sur cette approche.

À titre d’illustration, le gouvernement de Corée du Sud a, il y a peu, décidé d’instaurer le port de bracelets électroniques. La mesure s’applique aux personnes atteintes par le virus et surprises en violation des mesures de distanciation sociale.

Le pays n’a pas opté pour le confinement total de sa population dans le cadre de la riposte contre le coronavirus. Il a plutôt choisi de placer les malades en quarantaine. L’approche repose sur une politique de dépistage massif pour assurer la détection des porteurs du virus. Une application mobile permet d’effectuer le suivi de ces personnes via une méthode dite de traçage de proximité. Sur 57 000 personnes mises en surveillance par le gouvernement sud-coréen, plus de 100 ont bravé l’interdiction de quitter leur domicile. La pose du bracelet (lié à l’application mobile) permet donc de s’assurer que la personne en quarantaine reste à proximité du mobile pour répondre présent lors de la ronde d’appels téléphoniques des autorités. Le gouvernement reçoit une notification en cas de tentative de destruction du bracelet par la personne en quarantaine. Le port d’Anvers en Belgique teste une méthode similaire…

En partenariat avec la société de technologie numérique Rombit, il lance des essais du bracelet électronique Romware Covid Radius. Le but : garantir la distanciation sociale et le suivi des contacts physiques. Le nouveau bracelet électronique émet un signal sonore lorsque des personnes se rapprochent trop près les unes des autres. À l’heure où les questions sur la vie privée se retrouvent au centre des discussions liées à la mise sur pied d’applications de traçage de proximité en Europe, la communication du port d’Anvers se veut rassurante : le respect de la vie privée reste garanti ; le dispositif n’envoie à l’employeur aucune information sur la localisation du porteur ou toute autre donnée sensible.

Le bracelet électronique permet aussi le suivi des contacts physiques. En cas de contamination d’un salarié, un conseiller en prévention ou une personne de confiance habilitée peut vérifier avec quels collègues cette personne est entrée en contact afin d’éviter la propagation du virus.

Selon une enquête menée par le gouvernement, 80 % des Coréens seraient favorables à l’utilisation de ces bracelets électroniques. En Europe, les positions sont très mitigées sur la question avec, semble-t-il, une forte majorité de tiers contre l’usage de telles méthodes. Sur le Vieux Continent, on trouve très peu de réactions d’internautes allant dans le sens d’approuver l’utilisation de bracelets. Néanmoins, des tiers de ce lot sont d’avis qu’il faudrait les imposer dans les zones où le confinement n’est pas respecté.

La plupart des réactions soulignent que devoir se faire poser un bracelet de pistage dans le cadre de la lutte contre le coronavirus a quelque chose de dégradant. On préfère largement avoir affaire à une application sur smartphone que de devoir en arriver là.

« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour plus de sécurité finit par perdre les deux », rappelle un des intervenants en ligne.

Lire aussi : L’Europe est le terrain d’une guerre entre les entreprises technologiques qui veulent pister les utilisateurs en quarantaine et les défenseurs de la vie privée

Sources : DeveloppezCommuniqué de presse, Yonhap


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