Les écoles américaines utilisent des caméras intelligentes pour cibler les élèves qui ne portent pas de masque
Un déploiement dystopique.
Pendant la pandémie, un district scolaire américain comptant 95 000 élèves a commencé à utiliser son “essaim” de technologies de surveillance automatisée pour identifier les enfants qui se présentaient à l’école sans porter de masque.
Les “caméras intelligentes”, produites par Avigilon, filiale de Motorola, et capables de reconnaître les visages et de détecter les armes à feu, capturaient même les élèves qui portaient leur masque sous le nez.
À l’origine, Avigilon a vendu le réseau de surveillance au district scolaire du comté de Fulton, en Géorgie, il y a plusieurs années, comme moyen de prévenir les fusillades de masse. Avec la pandémie, l’entreprise a décidé d’ajouter une fonction de “détection des masques” à ses caméras, qui serait alimentée par une technologie d’intelligence artificielle.
Le nombre d’écoles américaines utilisant des caméras de sécurité n’a cessé d’augmenter, passant d’un peu moins de 20 % il y a vingt ans à plus de 80 % aujourd’hui. Les modèles les plus récents sont considérés comme “intelligents”, car la technologie qui les équipe permet de détecter et de collecter des données biométriques et d’effectuer des tâches telles que la vérification de la température corporelle.
La surveillance automatisée basée sur la reconnaissance faciale est considérée comme la partie la plus flagrante des nombreuses mesures d’intrusion dans la vie privée introduites par les écoles pendant la pandémie, tant sur les campus que via les logiciels utilisés pour les cours en ligne.
Et comme les défenseurs de la vie privée et d’autres droits l’ont toujours dit, le danger que cette technologie reste utilisée même après la fin des masques et autres mandats est réel.
À Fulton, les élèves n’ont même pas été informés que leur respect des masques serait contrôlé par des caméras d’IA. À en juger par les rapports, le district scolaire a décidé d’abandonner toute transparence autour d’une politique aussi controversée que l’utilisation d’une surveillance draconienne pour contrôler le comportement des élèves. Le risque de violation et de fuite de données est également très important pour ce type de collecte d’informations biométriques.
Le coordinateur des opérations d’urgence du district, Paul Hildreth, n’a pas semblé s’inquiéter de tout cela, déclarant aux médias qu’il n’était “pas intéressé” par la réaction des élèves, mais plutôt par leur conformité, et ajoutant qu’ils “n’avaient pas à aimer ça”, car les écoles avaient décidé que c’était la bonne chose à faire.
Un nombre croissant d’autres districts scolaires utilisent également la technologie de surveillance ; certains d’entre eux, comme le comté de Fayette, en Géorgie, ont dépensé un demi-million de dollars pour acheter des caméras chinoises Hikvision.
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Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche
