Un bâton numérique donne le vrai goût des aliments virtuels
Un chercheur a créé un dispositif numérique capable de recréer le goût des aliments virtuels par stimulation électrique de la langue.
Les chercheurs ont mis au point un dispositif « à lécher » capable de recréer les sensations gustatives associées aux aliments lorsqu’ils sont en contact avec une langue humaine, selon une étude récemment partagée sur la bibliothèque numérique ACM.
Un appareil numérique simule le goût des aliments virtuels
L’appareil utilise des électrolytes insérés dans cinq gels colorés – chacun contrôlant les niveaux d’intensité de cinq saveurs de base : amer, salé, umami, sucré et aigre. Le terme moins familier, umami, vient du mot japonais pour désigner un goût agréable et savoureux, ajouté au groupe des goûts de base pas plus tard qu’en 1990.
Le chercheur Homei Miyashita de l’université Meiji a créé l’appareil virtuel du goût.
Le goût virtuel est obtenu par électrophorèse – la migration de particules microscopiques activées par une charge électrique. Lorsque les cinq tubes de l’appareil touchent une langue, la personne perçoit subjectivement les cinq sensations gustatives. Mais lorsque des charges électriques variables sont appliquées à des tensions plus faibles et inoffensives, certains goûts peuvent être amplifiés tandis que d’autres diminuent.
Le goût virtuel comme image
Miyashita a comparé la capacité de l’appareil à augmenter la perception du goût à la perception humaine des images ou des moniteurs vidéo. Nos yeux peuvent voir de belles images sur un écran et même former une réponse émotionnelle, tout en sachant que chaque image n’est rien d’autre qu’une série de pixels rouges, bleus et verts pulsés en continu, d’intensités et de combinaisons variables.
« Comme un affichage optique qui utilise des lumières de trois couleurs de base pour produire des couleurs arbitraires », a déclaré Miyashita dans son document de recherche – disponible sur le site de l’université Meiji. « Cela peut synthétiser et distribuer des goûts arbitraires avec les données acquises par les capteurs de goût. »
Il a appelé son appareil le synthétiseur Norimaki, du nom des algues norimaki qui sont généralement enroulées autour des sushis. Dans l’une de ses expériences, Miyashita a amélioré l’expérience du sujet en enroulant des algues séchées autour du synthétiseur tout en renforçant les goûts aigre et salé pour imiter plus précisément la sensation de manger du sushi.
Une corne d’abondance de nourriture virtuelle toujours prête
Miyashita a ajouté que le synthétiseur « a permis aux utilisateurs d’expérimenter la saveur de tout, des bonbons aux sushis, sans avoir à mettre un seul aliment dans leur bouche ».
Il est intéressant de noter un dilemme qui se pose avec les environnements virtuels – à savoir, si nous tirons des expériences significatives d’objets simulés, sommes-nous vraiment simplement dupés par l’illusion ?
En tant que concept, nous pourrions voir de nouvelles versions de l’appareil offrant aux passagers des vols sans fioritures la distraction bienvenue de la consommation virtuelle, dégustant une corne d’abondance de délices – d’un sundae glacée à un steak saignant – sans risque de faire un gâchis.
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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche
