« C’est peut-être la fin de l’économie telle que connue. Nous allons vers une autre, différente, faite de plus de télétravail et d’automatisation », déclare le Président de la Réserve fédérale


Quels changements induira le coronavirus dans la société ? La question est sur toutes les lèvres depuis le début de la pandémie. Elle prend un coup de neuf lors d’une récente table ronde au Forum virtuel sur les banques centrales organisée par la Banque centrale européenne.

De façon brossée, on s’achemine vers une économie différente de celle de la période qui précède la survenue de la pandémie de coronavirus. C’est en tout cas l’avis de certains des responsables desdites institutions, dont Christine Lagarde.

« Cette crise sanitaire est venue accélérer un certain nombre de changements technologiques déjà en cours. En général, les changements technologiques provoquent une augmentation de la productivité. Sur le long terme, les retombées font l’objet de partage à grande échelle. Toutefois, cela pourrait ne pas être le cas sur le court terme. […]. Nous nous acheminons vers une économie différente ; une qui s’appuiera plus sur les évolutions technologiques », déclare le Président du conseil des gouverneurs du système de Réserve fédérale américaine. C’est un avis qui rejoint celui d’experts qui anticipent sur ceci que le mode de vie, le social et le relationnel, l’environnement professionnel, l’économie, voire la politique et la gouvernance seront impactés , ce, avec un accent sur des termes comme le télétravail, la télémédecine, la gouvernance électronique, le vote électronique, la réalité augmentée ou encore l’adoption des monnaies cryptographiques par les gouvernements.

Gestion de la pandémie de coronavirus oblige : la France est de nouveau en confinement. La période arrêtée par une récente annonce d’Emmanuel Macron s’étend du 30 octobre au 1er décembre 2020. Le président appelle donc les administrations publiques et le secteur privé à s’appuyer sur le télétravail de façon massive ; un appel qu’a réitéré le Premier ministre Jean Castex lors d’une récente sortie devant les députés : « Le recours au télétravail doit être le plus massif possible. Dans le secteur privé, toutes les fonctions qui peuvent être télétravaillées doivent l’être 5 jours sur 5. » Néanmoins la question qui se pose en France est celle de savoir si cet objectif peut-être atteint si la mesure n’est pas contraignante pour les décideurs desdites structures. Le ministre allemand du Travail pour sa part l’a déjà fait savoir lors d’une sortie au cours du mois d’avril de l’année en cours : les employés devraient avoir le droit de travailler depuis leur domicile, ce, surtout que la pandémie de coronavirus l’impose désormais. Un projet de loi est en gestation pour aller dans ce sens. Hubertus Heil annonce sa publication dans les semaines à venir. Dans les chiffres, 88 % des organisations ont encouragé ou obligé leurs employés à travailler à domicile, d’après un sondage de Gartner.

Le coronavirus pourrait avoir des impacts encore plus profonds, notamment, dans la filière de la finance ; sur le plan monétaire de façon précise. En effet, un projet de loi de « dollar numérique » a fait l’objet de proposition au Congrès US par des démocrates. C’était au courant du mois de mars. L’objectif : soutenir financièrement les personnes en situation de fragilité économique durant cette période critique due à l’épidémie du coronavirus. Cette initiative vise en sus à stimuler l’économie américaine (désormais en récession à cause de la crise sanitaire) en vue de sa relance. D’où l’intégration des entreprises comme entités également bénéficiaires de ce plan de relance. C’est aussi une sorte d’accélérateur pour l’extension de l’accès aux services bancaires pour des citoyens américains non encore bancarisés jusqu’ici (estimés à quelque 63 millions de personnes) : le service postal américain leur fournira un compte en dollars numériques, ainsi que des guichets automatiques pour leur permettre d’accéder à leurs fonds. Le projet devrait drainer des centaines de milliers d’Américains dans un monde de la cryptomonnaie porté par des milliards de dollars injectés par la Réserve fédérale américaine.

La Banque d’Angleterre est lancée sur des consultations en lien avec l’émission d’une livre sterling numérique. La Banque centrale européenne quant à elle se prépare à émettre un euro numérique en complément des billets de banque. « La pandémie de coronavirus a conduit à de nombreux changements structurels, y compris la façon dont « nous travaillons, nous faisons du commerce et nous payons », a-t-elle déclaré à ce propos. La Chine n’est pas en reste avec son projet de lancement de sa propre monnaie numérique.

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Source : Developpez


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