Ces vidéos d’une sonde spatiale passant devant le Soleil sont vraiment hors du commun


Une sonde spatiale qui tourne en boucle autour du Soleil s’est approché de lui pour la première fois et a filmé la rencontre dans ses moindres détails.

Le pôle sud solaire. (ESA/YouTube)

Le Solar Orbiter de l’Agence spatiale européenne (ESA) s’est approché de la Terre, appelée périhélie, le 26 mars, à une distance d’environ 48 millions de kilomètres, à l’intérieur de l’orbite de Mercure.

À cette proximité, les températures ont atteint environ 500 degrés Celsius. Les futurs périhélions devraient être encore plus proches et plus chauds.

Au cours de son orbite, le vaisseau spatial a vu le Soleil comme nous ne l’avons jamais vu auparavant, y compris une caractéristique fascinante et mystérieuse surnommée “hérisson”, et des vues détaillées des pôles solaires habituellement cachés.

Ces nouvelles observations, réalisées à l’aide des dix instruments scientifiques de Solar Orbiter travaillant ensemble pour la première fois, devraient fournir une multitude de données permettant de comprendre le comportement du Soleil, notamment ses champs magnétiques sauvages et les phénomènes météorologiques parfois chaotiques qu’il projette dans l’espace interplanétaire.

Nous avons déjà vu une image spectaculaire en haute résolution de la sonde spatiale lors de son approche rapprochée. L’ESA a maintenant publié une vidéo de la rencontre, pour une vue de la sonde solaire sur notre magnifique étoile.

Solar Orbiter est appelé à faire une énorme différence pour la science solaire, notamment parce qu’il peut nous montrer des parties du Soleil que nous ne pouvons pas voir habituellement. Par exemple, en raison du point d’observation de la Terre en orbite autour de l’équateur du Soleil, ses pôles sont extrêmement difficiles à étudier ; seul un vaisseau spatial en orbite au-dessus et au-dessous du Soleil peut voir ces régions.

On pense que les régions polaires sont des régions extrêmement importantes pour les champs magnétiques solaires qui jouent un rôle si important dans l’activité solaire. Cependant, comme les pôles sont difficiles à voir, nous ne savons pas ce qu’il advient des champs magnétiques à cet endroit. Grâce à sa série d’instruments, Solar Orbiter offre un aperçu sans précédent de ces régions énigmatiques.

Sa vue du pôle sud du Soleil le 30 mars a révélé une région bouillonnante de lignes de champ magnétique en boucle qui s’éloignent du Soleil.

Le “hérisson” solaire est également fascinant. Il a lui aussi été capturé le 30 mars, et les physiciens solaires doivent encore comprendre ce qu’il est exactement, et comment il s’est formé. Il s’agit d’une région relativement petite d’environ 25 000 kilomètres de diamètre, imagée dans l’ultraviolet extrême pour révéler l’activité qui s’y déroule.

Et quelle activité : des pointes de gaz solaire, chaudes et moins chaudes, dépassent dans toutes les directions de la couronne solaire, ou atmosphère, comme une tête de lit solaire.

“Les images sont vraiment époustouflantes”, déclare le physicien solaire David Berghmans, de l’Observatoire royal de Belgique.

“Même si Solar Obiter cessait de prendre des données demain, je serais occupé pendant des années à essayer de comprendre toutes ces choses.”

L’objectif principal de Solar Orbiter est d’aider les scientifiques à comprendre l’effet du Soleil sur l’ensemble de l’héliosphère, ou la sphère d’influence solaire définie par le vent solaire, dont la limite s’étend au-delà de l’orbite de Pluton. Ce vent solaire souffle des particules et des champs magnétiques dans l’espace interplanétaire, s’accrochant aux planètes avec des effets tangibles.

Plus Solar Orbiter s’approchera du Soleil, plus il sera en mesure d’échantillonner la façon dont le vent solaire souffle. À l’approche du périhélie, le 21 mars, il a détecté un flux de particules énergétiques, et même à cette distance, la détection était révélatrice. Les particules les plus énergétiques sont arrivées en premier, suivies par les moins énergétiques. Cela suggère que les particules n’ont pas été produites à proximité de la position de Solar Orbiter, mais près de la surface du Soleil.

D’autres instruments ont détecté des événements solaires qui auraient pu produire les particules et les accélérer dans l’espace, notamment une éruption solaire et une éjection de masse coronale, qui n’est pas sans rappeler une CME observée par le vaisseau spatial le 10 mars, vue ci-dessous.

Le Soleil est actuellement très actif, ce qui signifie que le vaisseau spatial va renvoyer à la maison des tas de données précieuses sur l’activité solaire. Au moins 14 autres périhélions sont prévus avant 2030, au cours desquels la sonde s’approchera jusqu’à 40 millions de kilomètres du Soleil, en utilisant les survols de Vénus pour augmenter sa vitesse pendant qu’elle tourbillonne.

Ce premier périhélie, si riche en nouvelles données et observations, n’est qu’un avant-goût alléchant de la manne solaire à venir.

“Nous sommes ravis de la qualité des données recueillies lors de notre premier périhélie”, déclare le physicien solaire Daniel Müller, responsable scientifique du projet Solar Orbiter à l’ESA.

“Il est presque difficile de croire que ce n’est que le début de la mission. Nous allons être très occupés.”

Lire aussi : Découverte d’un mystérieux type de vague dans le Soleil, d’une vitesse inexpliquée

Source : ScienceAlert – Traduit par Anguille sous roche


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