Le gauchiste Lula remporte de justesse la présidence brésilienne, Biden salue rapidement des « élections libres, équitables et crédibles »


Par une marge extrêmement étroite de moins de deux points de pourcentage, Luiz Inácio Lula da Silva (Lula) a battu le président sortant Jair Bolsanaro pour devenir le prochain président du Brésil.

Ce résultat serré vient couronner un retour spectaculaire du leader de l’opposition, âgé de 77 ans, qui a exercé deux mandats présidentiels entre 2003 et 2010, avant d’être accusé de corruption et de purger une peine de prison pour corruption avant que ses condamnations ne soient annulées.

Ce résultat est historique car c’est la première fois qu’un président en exercice au Brésil perd une tentative de réélection.

Faisant écho aux récits de l’administration Biden, Lula a mis l’accent sur les risques pour la démocratie que représente le mouvement d’extrême droite de Bolsonaro, présentant l’élection comme un choix entre “la démocratie et le fascisme, la démocratie et la barbarie”.

En outre, le leader d’extrême gauche s’est engagé à réduire les inégalités et à protéger l’environnement tout en préservant la santé fiscale du pays (mais il a suscité la consternation de certains en offrant peu de détails sur son programme économique plus large et en refusant de nommer un ministre des finances).

“Le défi que doit relever Lula pour gouverner est plus important que celui de remporter les élections. La société brésilienne doit être reconstruite dans sa base institutionnelle et fiscale“, a déclaré Carolina Botelho, politologue à l’Institut des études avancées de l’Université de Sao Paulo.

“Lula devra retrouver la confiance interne et externe des agents financiers et de la société civile.”

Dans un contexte de taux d’intérêt et d’inflation extrêmement élevés, son projet de s’éloigner de la vision du marché libre de l’administration Bolsonaro pour adopter un modèle qui place l’État au cœur de l’économie sera un point de mire pour les investisseurs du monde entier.

Comme le rapporte le FT, Lula reste un personnage très polarisé et risque de rencontrer des obstacles au Congrès, qui est largement orienté à droite.

Les alliés de gauche de Lula occuperont moins d’un quart des sièges de la chambre basse, ce qui signifie qu’il devra faire des concessions pour poursuivre son programme.

Les alliés de Bolsonaro occuperont également des postes clés de gouverneur, notamment à São Paulo, l’État le plus riche et le plus peuplé du Brésil, qui a été remporté dimanche par Tarcísio de Freitas, du parti républicain de droite.

Enfin, il n’a fallu que quelques minutes au président Biden pour adresser ses félicitations au leader du Parti des travailleurs pour son succès à des “élections libres, équitables et crédibles”. Nous nous demandons si le président américain aurait été aussi prompt à féliciter Bolsonaro si le décompte des voix était aussi serré mais dans l’autre sens ? (Dans la période précédant l’élection, Bolsonaro avait constamment affirmé que les machines à voter électroniques du Brésil étaient vulnérables à la fraude, ce qui a amené ses adversaires à craindre qu’il prépare une justification pour rejeter un résultat perdant).

La victoire de Lula s’inscrit dans une tendance à la victoire des candidats de gauche en Amérique latine au cours des 18 derniers mois, notamment au Chili, en Colombie et au Pérou, les électeurs ayant sanctionné les sortants qui étaient au pouvoir pendant l’épidémie de Covid-19.

Bonne chance à ceux qui détiennent des réals lorsque le marché des changes commencera à fonctionner demain…

Lire aussi : Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, déclare qu’il ne signera pas le traité de l’OMS sur les pandémies

Source : Zero Hedge – Traduit par Anguille sous roche


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