Shellenberger : Les complots de meurtre contre Pelosi et Kavanaugh exposent le double standard des médias


Les mêmes médias qui ont fait passer la psychose pour du fanatisme dans le prétendu complot visant à tuer Pelosi ont également minimisé le complot d’assassinat contre Kavanaugh par un fanatique du droit à l’avortement…

Les journalistes ont décrit la tentative d’assassinat présumée de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, par un psychotique délirant en termes explicitement politiques, mais ont largement écarté les motivations ouvertement politiques du suspect dans le projet de meurtre contre le juge de la Cour suprême Brett Kavanaugh.

David DePape, le suspect dans une tentative d’assassinat présumée contre la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, a écrit une série de billets de blog de droite ces dernières semaines. “Beaucoup de ces messages étaient remplis de tirades contre les Juifs, les Noirs, les démocrates, les médias et les personnes transgenres”, note le Washington Post. “Dans un billet, écrit le 19 octobre, l’auteur exhortait l’ancien président Donald J. Trump à choisir Tulsi Gabbard, l’ancienne députée démocrate d’Hawaï, comme candidate à la vice-présidence en 2024”, rapporte le New York Times. “Dans un autre”, écrit le Los Angeles Times, “il a qualifié ‘l’équité’ de sifflet à chien gauchiste ‘pour l’oppression systématique des Blancs’ et la ‘diversité’ de ‘sifflet à chien pour le génocide de la race blanche’.”

Mais les articles du blog confirment mon rapport initial d’hier selon lequel DePape est, depuis au moins une décennie, sous l’emprise d’une psychose causée par une maladie mentale et/ou la consommation de drogues. Le Washington Post, à son crédit, rapporte dans le premier paragraphe que le blog de DePape était rempli de “pensées délirantes, y compris qu’une fée invisible a attaqué une connaissance et lui est parfois apparue sous la forme d’un oiseau” et que, lorsque chaque post se charge, “le lecteur entrevoit brièvement l’image d’une personne portant un costume de licorne gonflable géant”. Le New York Times a reconnu que “parmi ces messages, il y en avait d’autres sur la religion, l’occulte et des images de fées que l’utilisateur disait avoir produites à l’aide d’un système d’imagerie à intelligence artificielle”, mais pas avant le 22e paragraphe.

Et maintenant, la mère des deux enfants de DePape, Gypsy Taub, a confirmé publiquement que DePape a connu des épisodes psychotiques. “Il est mentalement malade”, a-t-elle déclaré à ABC7, “Il est mentalement malade depuis longtemps”. Taub a déclaré que DePape a disparu pendant près d’un an et “est revenu en très mauvais état. Il se prenait pour Jésus. Il était constamment paranoïaque, pensant que des gens étaient après lui. Il lui a fallu un an ou deux pour redevenir à peu près normal”. Cependant, il n’est pas clair si la psychose de DePape est le résultat d’une maladie mentale sous-jacente, comme la schizophrénie ou le trouble bipolaire, ou de l’utilisation à long terme de drogues, en particulier la méthamphétamine, qui peut entraîner une psychose et des changements permanents dans le fonctionnement du cerveau. Les voisins de Taub, comme je l’ai rapporté hier, ont déclaré que Taub elle-même souffrait de fréquents épisodes de psychose paranoïaque et avait menti à plusieurs reprises à la police à ce sujet.

De nombreuses personnes ont réagi à mon reportage d’hier en faisant remarquer que DePape était peut-être psychotique, mais que le véritable problème résidait dans les théories du complot de la droite. “Mais même si vous croyez qu’il est psychotique (ce qui semble plausible)”, a écrit l’ancien journaliste du New Yorker James Surowiecki en réponse à mon article, “pourquoi sa psychose paranoïaque a-t-elle pris pour objet Nancy Pelosi ? En raison de l’omniprésence des théories du complot de droite et de la diabolisation de Pelosi par les médias de droite… Nous pouvons certainement nous débarrasser des théories du complot diffusées sur les chaînes câblées et les médias sociaux par des experts très en vue”.

Mais nous ne pouvons pas nous débarrasser des discussions sur les théories du complot parce que cela violerait le premier amendement et, comme je l’ai noté hier, les personnes psychotiques construisent leurs délires à partir de ce qui est dans la culture populaire du moment pour inventer des justifications à leurs actions. En 1981, un homme psychotique nommé John Hinkley, Jr. a tiré sur le président Ronald Reagan parce que, selon Hinkley, il voulait impressionner l’actrice Jodie Foster. Au début de ce mois, un homme de l’État de Washington a abattu deux aubergistes d’une quarantaine d’années parce que, disait-il, il avait entendu la voix des papes Grégoire et Jean-Paul lui dire : “Vas-tu laisser Bonny et Clyde faire ça à notre famille ?”

Et si les journalistes de l’information grand public sont si préoccupés par le fait que l’extrémisme politique entraîne davantage de violence contre les fonctionnaires, pourquoi ont-ils, en masse, minimisé la tentative d’assassinat contre le juge de la Cour suprême Brett Kavanaugh en juin ? Alors que le New York Times a mis la tentative d’assassinat présumée de Pelosi à sa une pendant deux jours consécutifs, il a enterré l’histoire du complot d’assassinat de Kavanaugh à la page A20. Trois jours plus tard, aucune des émissions politiques du dimanche matin, comme “Meet the Press” de NBC, n’a même mentionné la tentative d’assassinat.

Aujourd’hui, “Meet the Press” s’est concentré sur le complot de Pelosi et l’a qualifié de trop politique, sans faire la moindre mention des délires psychotiques de DePape. “L’attaque violente et effrayante contre Paul Pelosi, le mari de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, âgé de 82 ans, fait craindre une recrudescence de la violence politique”, a déclaré l’animateur, Chuck Todd.

Le double standard dans la couverture médiatique est d’autant plus évident que le suspect du projet de meurtre contre Kavanaugh, Nicholas John Roske, 26 ans, n’a, contrairement à DePape, montré aucun signe de psychose. Il semble plutôt être motivé par le même type de fanatisme politique que celui qui s’est emparé des activistes climatiques du monde entier.

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Sources : Zero Hedge, Michael Shellenberger via substack – Traduit par Anguille sous roche


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