Le premier lot de vodka fabriqué à Tchernobyl est mystérieusement saisi par les services secrets ukrainiens
Le premier lot d’ATOMIK Chernobyl Spirits – une boisson alcoolisée artisanale fabriquée à partir d’ingrédients provenant de la zone d’exclusion de Tchernobyl – a connu un début difficile après avoir été mystérieusement saisi par les services secrets ukrainiens.
The Chernobyl Spirit Company
La Chernobyl Spirit Company a annoncé la semaine dernière que 1 500 bouteilles de son spiritueux ATOMIK avaient été confisquées le 19 mars, à la suite d’une enquête du SBU, le service de sécurité ukrainien, alors qu’elles étaient en route pour le Royaume-Uni.
La société a été créée par le professeur Jim Smith, un éminent spécialiste britannique de l’environnement qui étudie l’accident de Tchernobyl depuis 1990, et des collègues ukrainiens. Leur principal produit est un spiritueux fabriqué avec l’aide de la distillerie Palinochka en Ukraine, à partir de pommes cultivées dans le district de Narodichi – l’une des zones encore habitées les plus touchées par le tristement célèbre accident nucléaire de Tchernobyl en 1986.
Les raisons de cette saisie restent toutefois floues.
« Il semble qu’ils nous accusent d’utiliser de faux timbres d’accise ukrainiens, mais cela n’a aucun sens puisque les bouteilles sont destinées au marché britannique et sont clairement étiquetées avec des timbres d’accise britanniques valides », a déclaré le professeur Smith dans un communiqué de presse.
The Chernobyl Spirit Company
Elina Smirnova, avocate représentant The Chernobyl Spirit Company, a ajouté : « Cette affaire est un exemple clair de violation du droit ukrainien par les procureurs de Kiev et le SBU. Ils ont pris pour cible une société étrangère qui a tenté de mettre en place une activité “blanche” éthique pour, avant tout, aider l’Ukraine. Les actions des forces de l’ordre ukrainiennes nuisent à la réputation de l’Ukraine en tant que pays ouvert aux affaires. Nous continuons de croire que la vérité l’emportera. »
Avant de craquer les verres à shot, l’entreprise ne vend actuellement pas sa vodka infusée à Tchernobyl et on ne sait pas quand elle sera disponible dans le commerce.
L’alcool de grain n’est en fait pas plus radioactif que n’importe quelle boisson alcoolisée. Les céréales utilisées pour fabriquer la vodka présentaient initialement des niveaux élevés de strontium 90, légèrement supérieurs à la limite prudente fixée par l’Ukraine, mais les chercheurs ont découvert que le processus de distillation réduit les impuretés et la contamination radioactive. La boisson est également fabriquée à partir d’eau minérale provenant de l’aquifère profond de la ville de Tchernobyl, située à seulement 10 kilomètres au sud de la centrale, qui est également exempte de contamination.
À la fin du processus, le seul élément radioactif détecté dans l’alcool est le carbone 14 naturel, à des niveaux sûrs que l’on peut attendre de n’importe quel spiritueux. L’équipe espère que son produit démontrera comment la nourriture peut être produite en toute sécurité dans certaines parties du territoire entourant Tchernobyl, dans l’espoir de revitaliser l’économie locale. En outre, la majorité des bénéfices de l’entreprise sont également réinjectés dans les communautés locales touchées.
« Nous travaillons dur pour mettre en place une entreprise qui contribuera à créer des emplois et des investissements dans les zones de l’Ukraine touchées par Tchernobyl et à soutenir davantage la communauté avec 75 % de tous les bénéfices que nous réalisons », ajoute le professeur Smith.
Source : IFLScience – Traduit par Anguille sous roche
