Von der Leyen a-t-elle du souci à se faire ? Petit à petit, ses mystérieux SMS au patron de Pfizer refont polémique


La semaine dernière, le parquet européen a annoncé avoir ouvert une enquête au du sujet de l’achat des vaccins anti-Covid par l’Union européenne.

Aucune précision n’ayant été divulguée à ce stade, les rumeurs vont bon train. Y compris celles remettant la polémique autour des échanges entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla.

L’enquête ouverte par le bureau du procureur général européen (EPPO) porte sur des affaires pénales. A priori, c’est donc du lourd. Plus précisément, sa mission est d’enquêter sur l’utilisation abusive des fonds de l’UE. Si Ursula von der Leyen est concernée, cela ne sent pas du tout bon pour elle.

Dans l’actu

  • Vendredi dernier, sans que cela ne fasse beaucoup de bruit, le bureau du procureur général européen a annoncé l’ouverture d’une enquête sur « l’acquisition des vaccins anti-Covid dans l’UE ». « Cette confirmation exceptionnelle intervient en raison d’un intérêt extrêmement élevé du public (sur cette question). Aucun autre détail ne sera rendu public à ce stade », a ajouté l’EPPO. Deux lignes, pas plus.
  • Officiellement institué en 2021, l’EPPO est un organe indépendant de l’UE. Sa mission est de lutter contre la fraude aux fonds de l’Union, et toute autre infraction portant atteinte à ses intérêts financiers (corruption, blanchiment de capitaux, fraude transfrontière à la TVA).
  • Aucune précision n’ayant été donnée, plusieurs suppositions peuvent être émises. Précédemment, de nombreuses critiques ont été formulées à l’encontre des retards de livraison. En outre, des eurodéputés se sont soulevés contre l’opacité des contrats passés entre la Commission et les firmes pharmaceutiques.
  • Autre affaire ayant suscité la polémique : les SMS entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla, le patron de Pfizer.

Retour sur les faits

  • En avril 2021, le New York Times révélait von der Leyen avait personnellement conversé par SMS et par téléphone avec Bourla pendant un mois, avant la conclusion d’un accord majeur.
  • Au printemps 2021, la Commission signait, pour les 27, un contrat permettant d’acquérir 900 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech (avec une option pour 900 millions supplémentaires). Valeur estimée : 35 milliards d’euros.
  • Rapidement, les critiques s’étaient levées contre von der Leyen. Pourquoi avait-elle contourné les canaux officiels pour mener les négociations avec Pfizer de façon indépendante ?
  • De son côté, la Commission avait indiqué ne pas être en mesure de dévoiler ces échanges. L’été dernier, la médiatrice de l’UE, Emily O’Reilly, révélait que la Commission n’avait en réalité pas explicitement demandé à l’équipe von der Leyen de fournir ces SMS car elle ne s’agissait pas de documents dignes d’être conservés. De la « mauvaise gestion administrative » , avait fustigé O’Reilly.

Autre rebondissement, plus récent

  • Le mois dernier, cette affaire a connu un nouveau rebondissement. Dans un rapport spécial, la Cour des comptes européenne a conclu que « la performance du processus d’acquisition [des vaccins] a été évaluée de façon trop sommaire ».
  • Dans ce rapport, von der Leyen a à nouveau été pointée du doigt. Concernant le contrat « 900+900 » passé avec Pfizer, on y apprend qu’elle serait intervenue dès les premières discussions, en mars 2021, écartant les équipes de négociation habituelles. Ce sont ces « négociations préliminaires » qui ont finalement abouti à la signature du contrat.
  • Encore une fois, la Commission a refusé de transmettre des informations sur ces négociations personnellement menées par von der Leyen.
  • La semaine dernière, la commission spéciale du Parlement européen sur le Covid a auditionné plusieurs laboratoires pharmaceutiques, dont Pfizer, sur leur rôle dans la gestion de la pandémie. Bourla a brillé par son absence. Janine Small, présidente des marchés internationaux, l’a remplacé.
  • Au sujet de l’affaire en question, la représentante de Pfizer s’est contentée d’assurer qu’aucun contrat n’avait été négocié par SMS.

À quoi faut-il s’attendre ?

  • Pour l’instant, le mystère reste épais. Dans la mesure où l’EPPO refuse de donner des détails sur son enquête, de nombreuses portes restent ouvertes. Rien ne dit que celle-ci ne porte pas plutôt sur un contrat passé avec un autre fournisseur que Pfizer. Ou sur d’autres fonctionnaires de la Commission.
  • Mais rien ne dit, non plus, que von der Leyen n’est pas directement en ligne de mire.
  • La Commission reste très discrète, se contentant de dire qu’elle n’a, elle non plus, pas reçu de précision quant à l’enquête de l’EPPO.

Vous prendrez bien un dernier petit détail piquant ?

  • Dans sa carrière politique, von der Leyen affiche un précédent qui fait plutôt tache. En 2019, alors qu’elle sortait de six années en tant que ministre allemande de la Défense, elle s’était retrouvée dans une polémique qui comporte une grosse similitude avec le dossier évoqué ci-dessus : la disparition de SMS.
  • À l’époque, von der Leyen avait été soupçonnée d’avoir d’avoir recouru à des consultants externes sans toujours respecter les procédures d’appels d’offres, au sein du ministère de la Défense.
  • Les soupçons étaient si grands qu’une enquête parlementaire avait été lancée. Dans ce cadre, il lui avait été demandé de dévoiler des SMS personnels, pour examen.
  • Et déjà cette fois-là, les SMS en question avaient mystérieusement été supprimés. De ses deux téléphones portables. Finalement innocentée, von der Leyen avait assuré avoir « tiré les leçons » de ce premier « SMS Gate ». Visiblement, ce n’est pas le cas.

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Source : MSN


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