Un premier steak de bœuf cultivé en laboratoire vient d’être produit


Le premier steak développé à partir de cellules en laboratoire vient d’être produit et testé en Israël. Un premier pas concluant, même si le goût reste encore à travailler.

La viande cultivée en laboratoire à partir de cellules animales est une industrie naissante qui semble avoir toute la vie devant elle. Compte tenu de l’impact de l’élevage intensif sur le climat – la production mondiale de viande pollue plus que l’industrie des transports – et prenant bien évidemment en compte les problèmes de bien-être animal, il est aujourd’hui nécessaire de repenser notre façon de nous nourrir. Si l’idée peut en rebuter, beaucoup de progrès ont néanmoins été faits pour faire « pousser » de la viande en laboratoire. C’est notamment le cas en Israël.

L’odeur oui, mais le goût pas encore

Il ne s’agit ici que d’un « prototype ». Son coût ? 50 dollars le morceau. La texture est semblable à celle des muscles bovins, peut-on lire. Néanmoins il resterait encore un peu de travail concernant le goût de cette pièce de viande. « C’est proche et ça a bon goût, mais nous avons encore du travail pour nous assurer que le goût soit 100 % similaire à celui de la viande conventionnelle », explique Didier Toubia, cofondateur et chef de la direction d’Aleph Farms. « Mais quand vous le faites cuire, vous pouvez vraiment sentir la même odeur que la viande préparée. »

bœuf cultivé

Ce petit steak de boeuf cultivé en laboratoire coûte 50 $. Crédit : Aleph Farms

Quant aux coûts de fabrication, le fabricant estime aujourd’hui qu’il faudrait mettre 50 dollars sur la table pour un petit morceau de viande. Il note néanmoins que les coûts diminueront forcément à mesure que le processus de production sera transféré du laboratoire à une installation commerciale. Pour Didier Toubia, de toute façon, ce sera un passage obligé :

« Les alternatives à la viande à base de plantes, telles que les burgers végétariens, se sont multipliées alors que les gens essayent de réduire leur consommation de viande, dit-il. Mais aujourd’hui, plus de 90 % des consommateurs mangent de la viande et nous pensons que le pourcentage de végétariens ne va pas augmenter de manière significative en dépit de nombreux lancements de produits à base de plantes. Si vous voulez avoir un impact réel sur l’environnement, poursuit-il, nous devons nous assurer de produire de la viande de manière plus efficace et durable, sans antibiotiques et sans problème de bien-être animal ».

« Nous ne sommes pas contre l’agriculture traditionnelle »

Didier Toubia note par ailleurs que son steak cultivé en laboratoire ne sera pas vendu avant au moins trois ou quatre ans. Il précise également que sa société ne cherche pas à remplacer les élevages traditionnels. « Nous ne sommes pas contre l’agriculture traditionnelle, dit-il. Aujourd’hui, le principal problème concerne les installations d’élevage intensif, très inefficaces et très polluantes, qui ont perdu toute relation avec l’animal. »

Lire aussi : La viande cultivée en laboratoire bientôt disponible à la consommation aux États-Unis

Sources : SciencePostThe Guardian


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