Le mystère des bracelets en argent de la reine Hétep-Hérès Iʳᵉ dans sa célèbre tombe de Gizeh résolu


La découverte de bracelets en argent dans la tombe de la reine Hétep-Hérès Iʳᵉ, épouse du pharaon Snéfrou et mère du pharaon Khéops, en 1925, a beaucoup surpris les chercheurs.

Près d’un siècle plus tard, le mystère semble pourtant avoir été résolu.

Des chercheurs ont mené l’analyse des bracelets découverts dans la tombe de la reine Hétep-Hérès Iʳᵉ. Il s’agit de la première analyse de la collection depuis des décennies.

Les bracelets découverts dans la tombe intacte de la reine Hétep-Hérès Iʳᵉ (vers 2589-2566 av. J.-C.) représentent la plus grande et la plus célèbre collection d’objets en argent de l’Égypte ancienne. Comme l’argent est rarement présent dans les archives archéologiques égyptiennes avant l’âge du bronze moyen, les bracelets sont la marque d’un privilège royal.

Une nouvelle analyse des bracelets montre que l’argent utilisé provient très probablement des mines des Cyclades, un groupe d’îles grecques de la mer Égée.

Photo : Journal of Archaeological Science: Reports.

Il s’agit d’une découverte exceptionnelle. En effet, les bracelets témoignent des premières activités commerciales entre l’Égypte et la Grèce, pour autant que nous le sachions.

L’Égypte ne disposant pas de sources nationales de minerai d’argent, les experts ont proposé que l’argent de la reine ait été extrait de certains minerais d’or riches en argent, ou qu’il ait été importé de Byblos, dans l’actuel Liban. Cependant, les bracelets n’ayant pas été analysés récemment, chacune de ces théories n’a pas été prouvée.

Un groupe d’experts dirigé par Karin Sowada (Département d’histoire et d’archéologie, Université Macquarie, Sydney, Australie) a analysé des échantillons de bracelets corrodés provenant de la collection, aujourd’hui conservée au Musée des beaux-arts de Boston, et a publié ses conclusions dans le Journal of Archaeological Science: Reports.

Selon le résumé de l’article, l’équipe a utilisé les techniques XRF, micro-XRF, SEM-EDS, diffractométrie des rayons X et MC-ICP-MS pour obtenir des compositions élémentaires et minéralogiques et des rapports isotopiques du plomb, afin de comprendre la nature et le traitement métallurgique du métal et d’identifier la source possible du minerai. Il a été constaté que les pièces sont composées d’argent avec des traces de cuivre, d’or, de plomb et d’autres éléments. Les minéraux sont de l’argent, du chlorure d’argent et une trace possible de chlorure de cuivre.

Bracelets dans un cadre restauré. Photo : Université Macquarie – Mohammedani Ibrahim 11 août 1929

La source des minerais d’argent (Ag) peut être retracée en examinant les rapports isotopiques du plomb (Pb) dans l’échantillon. Les chercheurs ont en effet comparé la composition isotopique du plomb d’un échantillon avec celle d’une base de données sur la galène (PbS) comprenant quelque 7000 localités situées entre l’océan Atlantique et l’Iran. Ce qui les a surpris, c’est que les rapports isotopiques du plomb correspondent à ceux des minerais des Cyclades (îles de la mer Égée, Grèce) et, dans une moindre mesure, à ceux du Lavrion (Attique, Grèce), et qu’ils n’ont pas été séparés de l’or ou de l’électrum, comme on l’avait proposé précédemment.

« Bien que des similitudes dans la composition isotopique du Pb apparaissent dans des sources improbables telles que Samos et la Tunisie, qui ne sont pas connues pour leur production d’argent », selon l’article, « les résultats les plus significatifs proviennent des Cyclades (Seriphos, qui a plus de résultats, Anafi et Kea-Kythnos) et, dans une moindre mesure, des mines de Lavrion (district de l’Attique en Grèce centrale) ».

Des sources historiques font état de l’importation d’argent en Égypte sous le règne de Snéfrou, l’époux d’Hétep-Hérès Iʳᵉ, mais les origines ne sont pas documentées.

https://doi.org/10.1016/j.jasrep.2023.103978

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Source : Arkeonews – Traduit par Anguille sous roche


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