Twitter accusé d’hypocrisie après avoir contesté la censure en Inde


Suite à la violente manifestation qui a eu lieu dans la capitale indienne, New Delhi, le 26 janvier, le gouvernement indien a demandé à Twitter de supprimer les comptes qui « incitaient » aux manifestations.

Twitter n’a pris aucune mesure sur la plupart des comptes, affirmant que le retrait des comptes violait ses principes de défense de la liberté d’expression et violerait le droit à la liberté d’expression des propriétaires des comptes selon la loi indienne.

Le 26 janvier à New Delhi, de violentes manifestations d’agriculteurs ont fait un mort et des centaines de blessés, dont des policiers. Les fermiers protestaient contre les nouvelles lois agricoles, campant à plusieurs frontières de Delhi depuis plus de deux mois maintenant. Les agriculteurs veulent que les nouvelles lois soient abrogées, mais le gouvernement insiste sur le fait que ces lois réformeront le secteur agricole pour le mieux.

Après les protestations, le gouvernement a demandé à Twitter de supprimer les comptes qui ont incité les protestations, affirmant qu’ils constituaient une menace pour l’ordre public. Mais Twitter n’a pas entièrement accédé à cette demande.

Aujourd’hui, le 10 février, Twitter a publié un billet de blog expliquant pourquoi il a refusé de supprimer ou de bloquer les comptes demandés par le gouvernement indien, mais il a ensuite cédé.

« Parce que nous ne pensons pas que les actions qui nous ont été ordonnées soient conformes à la loi indienne, et, conformément à nos principes de défense de la liberté d’expression et de la protection de la parole, nous n’avons pris aucune mesure sur les comptes qui consistent en des entités de médias d’information, des journalistes, des militants et des politiciens », a écrit Twitter dans l’article de blog intitulé « Mises à jour sur notre réponse aux ordres de blocage du gouvernement indien ».

« Faire cela, nous pensons, violerait leur droit fondamental à la liberté d’expression selon la loi indienne. Nous avons informé Meity de nos mesures d’exécution aujourd’hui, le 10 février 2021 », a-t-il ajouté.

Toutefois, la plateforme de microblogging a souligné les mesures qu’elle avait prises, notamment le retrait de plus de 500 comptes impliqués dans des manipulations, son action sur les comptes incitant à la violence, et le signalement des tweets qui violaient ses politiques.

La société a insisté sur le fait que ses décisions étaient dans l’intérêt de faire en sorte que le public se sente en sécurité pour participer au débat public.

Le 3 février, le gouvernement indien a menacé de prendre des mesures pénales si Twitter ne se conformait pas à ses ordres. Dans l’avis de non-conformité, le gouvernement a fait référence à la section 69-A de la loi sur les technologies de l’information, qui stipule que « l’intermédiaire qui ne se conforme pas à la directive émise en vertu de la sous-section (1) sera puni d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à sept ans et sera également passible d’une amende ».

La décision de Twitter, bien que favorable à la liberté d’expression, est assez hypocrite. Au cours de l’année dernière, la plateforme a suspendu plusieurs comptes aux États-Unis, pour avoir violé sa politique de « désinformation ».

Lire aussi : Après sa propre campagne de censure, Twitter se plaint d’être censuré en Ouganda

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *