Comment le jeûne intermittent modifie votre cerveau


Une nouvelle étude menée à Singapour a révélé que le jeûne intermittent augmente la neurogenèse.

  • Les rats qui jeûnent 16 heures par jour présentent la plus forte augmentation de la neurogenèse de l’hippocampe.
  • S’il est vrai chez l’homme, le jeûne intermittent pourrait être une méthode pour lutter contre la démence en vieillissant.
  • Il a déjà été démontré que le jeûne intermittent avait des effets positifs sur le foie, le système immunitaire, le cœur et le cerveau, ainsi que sur la capacité de l’organisme à lutter contre le cancer.

Le jeûne intermittent n’est pas nouveau. De nombreuses traditions religieuses, dont l’hindouisme, l’islam, le bouddhisme et le christianisme orthodoxe, en ont pratiqué des formes. Ces méthodes étaient principalement dues à des pénuries de nourriture ou à des activités spirituelles. Aujourd’hui, le jeûne intermittent est le plus souvent présentée comme un régime amaigrissant, et il est prouvé qu’il est utile à ce titre. Un examen approfondi a révélé qu’il n’aide pas seulement à lutter contre l’obésité, mais aussi contre l’hypertension, l’inflammation et l’insulinorésistance.

Les partisans ne jurent que par son efficacité. En réalité, le jeûne intermittent consiste simplement à fermer votre fenêtre d’alimentation : ne mangez pas à la première heure le matin (ou au petit déjeuner), ne mangez pas pendant deux heures (ou plus) avant de vous coucher. C’est une approche pratique de l’alimentation, mais, comme pour tout ce qui se passe à notre époque, elle doit être conditionnée et commercialisée pour être vendue comme un mode de vie. Cela ne veut pas dire que le jeûne intermittent n’est pas efficace. Ce n’est tout simplement pas miraculeux.

Un débat honnête qui persiste depuis des années est celui de savoir combien de temps il faut jeûner. Douze heures ? Seize heures ? Vingt heures ? Une nouvelle étude, publiée dans la revue Brain and Behavior, s’est attachée à répondre à cette question avec un objectif précis : comment le jeûne intermittent affecte-t-il la neurogenèse ?

Alors que la neurogenèse est la plus active dans les embryons, la création de neurones est possible tout au long de la vie. Plus on y parvient en vieillissant, mieux c’est, en particulier dans des zones comme l’hippocampe du cerveau, qui fait l’objet de cette étude. Les principales fonctions de l’hippocampe sont la consolidation des expériences et des informations, car vous stockez les souvenirs à court terme sous forme de mémoires à long terme et la navigation spatiale, qui est une autre forme de mémoire. Dans la maladie d’Alzheimer, votre hippocampe est généralement la première région du cerveau à souffrir.

Pour cette étude, trois groupes de rats ont été testés, un quatrième groupe de contrôle n’a reçu aucune restriction alimentaire. Un groupe a jeûné pendant 12 heures, un autre pendant 16 heures, et le dernier groupe a jeûné pendant 24 heures (le deuxième jour, ils ont également mangé sans restriction). Tous les groupes ont reçu le même nombre de calories.

Les trois groupes soumis à des restrictions ont tous obtenu de meilleurs résultats en termes de neurogenèse hippocampique que le groupe de contrôle. Il est intéressant de noter que le groupe de 16 heures a obtenu les meilleurs résultats, en particulier lorsqu’il a été testé pour une activation accrue de la voie de signalisation Notch, plus précisément la voie NOTCH1 (les mammifères en ont quatre). Cette voie est impliquée dans la capacité du cerveau à former de nouvelles connexions neuronales. Ce processus nous permet de former de nouveaux souvenirs, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles la neurogenèse de l’hippocampe aide à tenir la démence à distance.

L’étude ajoute une autre pièce au puzzle de la façon dont l’alimentation, dans ce cas précis, lorsque vous mangez, affecte la santé cognitive. À en juger par ces résultats, il semble que la restriction de la fenêtre d’alimentation à huit heures par jour peut avoir des effets profonds.

Les bienfaits ne s’arrêtent pas à la neurogenèse. Comme l’écrit l’équipe basée à Singapour :

« Il a été démontré, dans de nombreuses études animales, que le jeûne intermittent prophylactique favorise la longévité et améliore le développement et la manifestation des maladies liées à l’âge, telles que les maladies cardiovasculaires, neurodégénératives et métaboliques. Il a également été postulé que le jeûne intermittent est capable de provoquer des changements dans les voies métaboliques du cerveau, ce qui conduit à la capacité de résistance au stress des cellules cérébrales. »

Cette étude fait suite à des recherches antérieures qui ont montré que le jeûne intermittent a des effets positifs sur le foie, le système immunitaire, le cœur et le cerveau, ainsi que sur la capacité de l’organisme à lutter contre le cancer. Bien que les détails, tels que la durée du jeûne et la charge calorique, restent à voir – très probablement, ils devront être décidés au cas par cas – c’est une autre victoire pour la communauté du jeûne intermittent. La fermeture de la fenêtre d’alimentation semble avoir de nombreux effets bénéfiques sur la santé en général.

Lire aussi : Étude du MIT : le jeûne de 24 heures régénère les cellules souches et double le métabolisme

Source : Big Think – Traduit par Anguille sous roche


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