Les fouilles d’un hôtel révèlent un château médiéval avec des douves et des pierres qui semblent avoir été posées hier


Les vestiges étonnamment bien conservés d’un château ont été déterrés dans la ville française de Vannes, en Bretagne, au pied d’un hôtel privé.

Crédit : © Rozenn Battais / Inrap

L’opération a été réalisée dans le cadre de l’archéologie préventive avant la construction du futur musée des beaux-arts de la ville de Vannes. Si les propriétaires savaient qu’une structure médiévale existait sous l’hôtel Lagorce, l’ampleur et la préservation de cette structure ont été une grande surprise pour toutes les personnes impliquées.

La première phase du projet s’est déroulée entre février et avril 2023 dans les caves et la cour de l’hôtel, qui était à l’origine un hôtel particulier construit à la fin du XVIIIe siècle.

La cour avait été construite sur un remblai de 4 mètres de profondeur. En contrebas, les archéologues ont mis au jour deux étages de ce qui était probablement un château de quatre étages mesurant 140 pieds de long et 55 pieds de large. Relié à d’autres éléments défensifs, il aurait été encore plus grand.

Les archives historiques confirment que le château était le Château de l’Hermine, construit par le duc de Bretagne en 1380, à la fin d’une des nombreuses guerres entre les rois de France. Il faisait partie d’un vaste programme de travaux publics qui doubla la taille de la ville de Vannes, mais fut abandonné par le duché en faveur de Nantes en 1470, avant de tomber en ruines au XVIIe siècle.

La fouille a été prise en charge par l’Inrap, l’Institut national des fouilles archéologiques de l’État français.

Un passage central relie la porte nord, encastrée dans la façade côté ville, à une autre porte encadrée par deux grosses tours qui constituaient autrefois une partie du rempart de la ville donnant sur le fossé extérieur, le tout identifié sur des plans architecturaux très anciens de la ville.

Ils ont mis au jour plusieurs escaliers, dont un escalier d’apparat remarquablement bien conservé, avec un noyau décoré, plusieurs marches intactes et une fenêtre d’assise. Dans l’ossature de la maçonnerie extérieure à chaque extrémité de la maison, les archéologues ont également identifié un ensemble de latrines et de tuyaux d’évacuation qui desservaient les deux étages supérieurs.

Les fondations d’un moulin à eau, placé “de façon très originale” à l’angle du château près d’une tour carrée, ont également été identifiées. Un canal amenait l’eau de la Marle pour actionner le moulin. L’eau s’écoulait dans les douves en aval de la roue par une ouverture dans la façade, dont la grille a été conservée.

Sur l’ensemble des maçonneries retrouvées, les pierres ont été remarquablement bien entretenues par l’étreinte de la terre humide et, à certains endroits, semblent avoir été posées récemment.

Les tuyaux d’évacuation et les latrines ont été fouillés manuellement, mais grâce à 580 ans de temps écoulé, les ouvriers n’avaient que de la terre et de l’eau à creuser. Ils ont également effectué un forage profond dans l’ancienne douve, et les deux recherches ont permis de découvrir des centaines d’objets variés.

Des ustensiles de cuisine, des casseroles et de la vaisselle en bois, des bijoux, une sélection de pièces de monnaie, des cadenas, des restes de meubles tels que des armoires et des chaises, des clés, des épingles, des fragments de vêtements, des restes du moulin à eau, des boucles de chaussures et des carreaux de céramique recouverts de graffitis ont tous été découverts.

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Source : Good News Network – Traduit par Anguille sous roche


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