Les écoles publiques de Seattle poursuivent les géants des réseaux sociaux pour la crise de santé mentale des jeunes


Faut-il interdire les réseaux sociaux aux plus jeunes ?

Le district scolaire public de Seattle a intenté un procès contre les géants de la technologie à l’origine de TikTok, Instagram, Facebook, YouTube et Snapchat, afin de les tenir pour responsables de la crise de la santé mentale chez les jeunes. La manœuvre fait suite à de multiples plaintes de parents selon lesquelles l’utilisation excessive de ces plateformes contribue aux problèmes de santé mentale des plus jeunes. La question centrale revient donc sur la table : faut-il interdire les réseaux sociaux aux plus jeunes ?

La plainte de 90 pages, déposée devant le tribunal de district de Seattle, allègue que les sociétés de médias sociaux commercialisent, conçoivent et exploitent intentionnellement leurs plateformes pour maximiser l’engagement des jeunes utilisateurs à des fins lucratives. Elle cite des recherches liant l’utilisation des médias sociaux à des troubles mentaux et comportementaux, notamment l’anxiété, la dépression et les troubles de l’alimentation entre autres.

« Cette crise de santé mentale n’est pas un accident. Elle est le résultat des choix délibérés et des actions des géants technologiques pour concevoir et commercialiser leurs plateformes de médias sociaux afin d’attirer les jeunes », lit-on.

L’action en justice soutient que les entreprises technologiques ont violé la loi sur les nuisances publiques de Washington et indique que les écoles publiques de Seattle cherchent à obtenir « les sanctions légales et civiles maximales autorisées par la loi ».

Cette plainte fait suite à une vague de poursuites récentes dont certaines ont été déposées par des parents dont les enfants ont mis fin à leurs jours

L’une des plaintes a été déposée en juin 2022 par une mère du Tennessee qui affirme que l’utilisation intensive des produits Meta par sa fille de 15 ans l’a conduite à des idées suicidaires et à l’automutilation. Selon des documents judiciaires, les avocats de la femme ont déclaré que sa fille recevait des notifications de ces applications toute la journée, ce qui l’a rendue dépendante de ces dernières. Elle a également lutté contre un trouble alimentaire, une anxiété sévère, dépression et d’un mauvais sommeil, selon le procès. L’action en justice indique que Meta n’a pas prévenu la fille et sa mère « des dangers de la dépendance, du manque de sommeil et de l’utilisation problématique de la ou des plateformes Meta ». Elle affirme également que la société « a présenté de manière inexacte la sécurité, l’utilité et les propriétés non addictives de ses produits ».

Une autre plainte a été déposée par Naomi Charles, une jeune femme de 22 ans qui affirme avoir commencé à utiliser les plateformes Meta alors qu’elle était mineure et que sa dépendance l’a conduite à faire des tentatives de suicide et d’autres souffrances. Meta « a présenté de manière inexacte la sécurité, l’utilité et les propriétés non addictives de ses produits », selon la plainte déposée auprès du tribunal fédéral de Miami. Charles, comme les autres utilisateurs, demande des dommages pécuniaires pour compenser l’angoisse mentale, la perte de jouissance de la vie et les frais d’hospitalisation et les factures médicales.

Cette série de poursuites fait suite à la révélation, à la fin de l’année 2021, que Meta savait depuis longtemps que ses plateformes pouvaient nuire à la santé psychologique et physique des jeunes utilisateurs. Ces révélations ont été consignées dans les “Facebook Papers”, un ensemble de documents internes que Frances Haugen, une ancienne employée de Facebook, a divulgué aux médias. Les documents comprennent une présentation interne de Facebook datant de 2019, qui admet : « Nous aggravons les problèmes d’image corporelle pour une adolescente sur trois. »

Les plaintes portent sur la conception défectueuse, le défaut d’avertissement, la fraude et la négligence. Les plaintes ont été déposées devant les tribunaux fédéraux du Texas, du Tennessee, du Colorado, du Delaware, de la Floride, de la Géorgie, de l’Illinois et du Missouri.

Lire aussi : Il est prouvé que Facebook a un impact négatif sur la santé mentale

Sources : Developpezplainte


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