Najat Vallaud-Belkacem prise à partie sur l’intégration de la langue arabe dans les programmes scolaires


Lors de la séance des Questions au gouvernement, la ministre de l’Education nationale a réagi mercredi à une question de la députée Les Républicains Annie Genevard lui reprochant l’“introduction des langues communautaires” en France.

Polémique sur l’apprentissage de la langue arabe. Mercredi, lors de la séance des Questions au gouvernement, la députée LR Annie Genevard a reproché à la ministre de l’Education nationale d’ajouter l’apprentissage de l’arabe dans les programmes scolaires, au même titre que l’espagnol ou l’allemand. “Ne croyez vous pas que l’introduction des langues communautaires, dans les programmes scolaires, encouragera le communautarisme qui mine la cohésion sociale ?”, a demandé la députée.

Visiblement choquée, la ministre de l’Education nationale lui a répondu vertement. “Madame la députée, je vous dois des remerciements pour cette question, par laquelle vous avez démontré, je crois, à une grande partie de nos concitoyens et j’espère qu’ils nous écoutent, la conception que vous vous faites notamment de la langue arabe”, s’est indignée Najat Vallaud-Belkacem. “La langue arabe qui, pour vous, est donc en concurrence avec l’allemand par exemple et doit, bien entendu, si je vous suis, être moins bien traitée et considérée comme une langue communautaire ?!! Nous ne serons jamais d’accord Madame la députée !”

Un dispositif ancien et controversé

En cause, un dispositif né dans les années 70 baptisé ELCO (Enseignements de langue et de culture d’origine) dont le but était de permettre aux enfants d’immigrés de maintenir un lien avec leurs pays d’origine, en vue de faciliter leur éventuel retour…

40 ans plus tard, ce dispositif, qui concerne neuf pays (Algérie, Portugal, Espagne, Tunisie, Turquie, Croatie, Italie et Serbie), est toujours actif. Les enseignements de langue vivante se déroulent en-dehors des établissements scolaires et avec des maîtres en provenance des pays partenaires. A la rentrée prochaine, ces maîtres étrangers seront intégrés dans les sections internationales de l’ensemble des écoles françaises.

Un changement important qui se reflétera dans la sémantique de l’Education nationale. L’arabe, le croate ou le serbe ne seront en effet plus considérés comme des langues « d’origines », comme à l’époque des vagues d’immigration des trente glorieuses, mais comme des langues «étrangères» intégrées dans le programme national.

Vincent Kranen

Source : LCP


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