Même un seul arbre peut contribuer à rafraîchir une ville la nuit. Voici comment
Lors d’une chaude journée d’été en ville, l’un des meilleurs endroits pour se rafraîchir est un parc boisé.
Sous les arbres, les températures peuvent baisser de manière significative, à la fois grâce à l’ombre de la canopée et à la “sueur” fraîche dégagée par leurs feuilles.
Selon une nouvelle étude, même un seul arbre pourrait créer un microclimat plus confortable. Lorsque des chercheurs ont garé des voitures équipées de capteurs de température à l’ombre d’arbres éparpillés dans les environs de Washington, DC, ils ont constaté un effet rafraîchissant significatif.
Au cours d’une journée et d’une nuit chaudes, l’équipe a recueilli plus de 70 000 relevés de température de l’air dans différents endroits de la ville. Comparées aux rues dépourvues d’arbres, celles qui possédaient quelques arbres étaient plus fraîches le soir.
Même lorsque le soleil s’est complètement couché et que les feuilles ont cessé de transpirer, les quartiers arborés ont connu des températures plus fraîches tout au long de la nuit.
“Il existe de nombreuses bonnes raisons de planter des arbres, mais notre étude montre que nous ne devrions pas sous-estimer le rôle que les arbres individuels peuvent jouer dans l’atténuation de la chaleur dans les zones urbaines”, déclare Michael Alonzo, spécialiste de l’environnement à l’American University.
“Les urbanistes peuvent tirer parti des petits espaces qui abondent dans les zones urbaines pour planter des arbres individuels.”
Les arbres sont connus pour rafraîchir les citadins et les bâtiments urbains, agissant en quelque sorte comme des climatiseurs.
L’ombre joue évidemment un rôle, en réduisant le rayonnement qui frappe et réchauffe le sol, mais la transpiration des feuilles lors d’une journée chaude peut également avoir un impact sur les températures locales.
Mesurer ou modéliser cet impact est un véritable défi, en particulier lorsqu’un grand nombre d’autres facteurs entrent en jeu, notamment l’étendue de la canopée, la couverture du sol, la saison, la santé des arbres et le moment de la journée.
L’après-midi, par exemple, certaines études ont montré qu’il faut au moins 40 % de couverture de la canopée pour que la forêt d’un parc soit refroidie. Cependant, on ne sait toujours pas si ces avantages perdurent après le coucher du soleil ou s’ils s’étendent aux arbres plus dispersés.
L’étude menée à Washington apporte de nouvelles informations sur le sujet. Dans l’après-midi, les auteurs ont constaté que la canopée d’un parc boisé refroidissait les choses de 1,8 °C, ce qui est supérieur aux estimations précédentes.
Les arbres isolés n’ont pas eu cet effet, mais le soir, ces arbres isolés ont fait la différence. Dans l’étude, un seul arbre de 15 mètres de haut (49 pieds) projette une ombre de 14 mètres dans l’après-midi. Le soir, l’ombre de cet arbre atteignait 56 mètres. En pratique, cela signifie qu’un petit nombre de canopées peut couvrir la même surface qu’une forêt dense à la fin de la journée.
Lorsque les ombres de ces arbres se combinaient pour couvrir 50 % d’une zone, les chercheurs ont mesuré des températures nettement plus basses – jusqu’à 1,4 °C de moins, pour être exact.
Même après le coucher du soleil, lorsque les auvents des arbres épars ne couvraient qu’environ 20 % de la surface, l’équipe a constaté un effet de refroidissement.
En été, les zones urbaines dépourvues de verdure peuvent se transformer en îlots de chaleur, et la hausse des températures due au changement climatique va rendre encore plus difficile le soulagement des citadins.
“Les soirées ne sont pas tout à fait le répit de la chaleur que nous avions autrefois”, dit Alonzo.
“Ces arbres distribués aident effectivement la ville à se rafraîchir le soir et c’est important pour la santé humaine.”
La plantation d’arbres est un moyen de fournir à ces populations une zone d’ombre suffisante, et même lorsqu’il n’y a pas d’espace pour une forêt, les nouvelles conclusions suggèrent qu’un seul arbre fera l’affaire.
L’étude a été publiée dans Environmental Research Letters.
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Source : ScienceAlert – Traduit par Anguille sous roche
