Elon Musk affirme qu’il continuera à tweeter ce qu’il a envie de dire même si cela ne plaît pas aux annonceurs


Musk précise qu’il le fera même si cela fait perdre de l’argent à Twitter.

Twitter représente un outil de communication essentiel pour Elon Musk et le milliardaire a confirmé lors d’une récente interview qu’il n’a pas l’intention de changer son fusil d’épaule. Il continuera à partager ses idées ou à dire ce qu’il veut sur Twitter, peu importe si cela rebute les annonceurs ou si cela fait perdre de l’argent à la plateforme de médias sociaux ou à Tesla. Musk, qui a acheté Twitter pour 44 milliards de dollars, a affirmé s’être emparé du site pour promouvoir la liberté d’expression et qu’il n’entend pas arrêter de parler pour s’attirer les bonnes grâces de qui que ce soit. La liberté d’expression de Musk semble toutefois être à géométrie variable.

« Je dirai ce que je veux. Et si la conséquence est de perdre de l’argent, qu’il en soit ainsi », a déclaré Musk à David Faber, de CNBC, lors d’une interview mardi. Faber avait interrogé Musk sur l’impact de ses tweets personnels sur les annonceurs de Twitter, les clients de Tesla et d’autres spectateurs. Le journaliste faisait notamment référence à quelques-uns des tweets récents du milliardaire qui ont été qualifiés d’antisémites par les critiques. Dans l’un de ces tweets controversés, Musk comparait le milliardaire libéral et donateur du parti démocrate George Soros à Magneto, le méchant de X-Men, un juif ayant survécu à l’Holocauste (ou la Shoah).

« Il veut éroder le tissu même de la civilisation. Soros déteste l’humanité », a tweeté Musk lundi. Lors de l’interview, ce dernier a réfuté l’argument de ses détracteurs selon lequel ses tweets ont une connotation antisémite. Il a déclaré au journaliste : « je suis comme un prosémite, s’il y a quelque chose à faire ». Il a ensuite précisé qu’il ne souhaitait pas parler davantage de Soros. Par le passé, Musk a déjà critiqué Soros, dont l’entreprise familiale, Soros Fund Management, a récemment réduit sa participation dans Tesla. Soros, qui est également juif, est la cible favorite des experts et des politiciens de droite et fait souvent l’objet d’attaques antisémites.

Orientant la conversation, Faber a ensuite demandé à Musk si la nouvelle directrice générale de Twitter, Linda Yaccarino, pourrait l’inciter à cesser de tweeter certaines de ses opinions les plus controversées, en particulier si ces déclarations aliènent les annonceurs. En réponse, le milliardaire a cité à tort le film Princess Bride en disant : « offrez-moi de l’argent. Offrez-moi du pouvoir. Je m’en fiche ». À en croire ses propos, Musk se fiche des impacts de ses tweets sur les annonceurs de Twitter ou les acheteurs potentiels de Tesla. En outre, cela sous-entend également que le milliardaire n’entend pas se laisser dicter sa conduite sur Twitter par la nouvelle PDG.

Bien que Musk ait reconnu lors de l’interview que Twitter est une plateforme très dépendante de la publicité, il a mis en rogne un certain nombre des gros annonceurs et ces derniers ont réduit ou suspendu leurs dépenses sur la plateforme. Dès son arrivée en novembre, Musk a cherché à réduire la dépendance de Twitter à l’égard de la publicité en faisant pivoter la plateforme vers les abonnements, mais ses efforts n’ont pas suffi et il semble s’être résigné pour le moment. Musk a déclaré que Linda Yaccarino, que certains analystes ont qualifiée de « reine de la vente de publicité », serait « incroyable » pour maintenir cette partie de l’activité de Twitter.

Cependant, nombreux sont ceux qui pensent que Yaccarino aura du mal à travailler avec Musk, car certains experts estiment que le comportement de Musk sur Twitter est l’un des plus grands obstacles à ce que les annonceurs dépensent plus sur Twitter. Les données de Sensor Tower entre janvier et février montrent qu’il y a eu une baisse de 89 % des dépenses publicitaires des 10 principaux annonceurs de Twitter. Selon les estimations de Sensor Tower, environ 42 des 100 principaux annonceurs de Twitter ont cessé de dépenser, y compris des grandes enseignes comme Best Buy, Procter & Gamble, Ford, General Motors (GM) et Volkswagen.

Toutefois, au milieu de cet exode des annonceurs et des tweets controversés de Musk, Yaccarino a publiquement soutenu Musk, y compris en tweetant des louanges pour son interview sur CNBC. Cela semble suggérer que Yaccarino est prête à défendre Musk contre toute critique de marque concernant ses tweets personnels, qu’elle a apparemment qualifiés de « prolifiques ». Selon des rapports sur Yaccarino, elle entretient de solides relations avec des marques telles qu’Apple, Snapchat et YouTube, aurait élargi le partenariat de NBCUniversal avec Twitter après que Musk a pris en charge la plateforme, ce qui indique une relation établie entre les deux.

Par ailleurs, selon les analystes, aplanir les inquiétudes des annonceurs concernant les tweets personnels de Musk n’est pas le seul obstacle que Yaccarino doit surmonter pour rétablir les relations entre les annonceurs et Twitter. Lors de l’interview, Musk a révélé qu’au moins deux grands annonceurs avaient réagi aux notes de la communauté qui qualifiaient les publicités de trompeuses. « Deux annonceurs assez importants ont reçu une note de la communauté », a déclaré Musk, avant de dire que Twitter n’a pas supprimé ces notes parce que « les notes de la communauté étaient correctes ». Il a ajouté que les annonceurs n’ont pas de preuves de ce qu’ils disent.

« J’ai dit à ces annonceurs d’aller sur Twitter et de fournir des faits qui contredisent la note de la communauté. C’est la façon de traiter la note de la communauté en disant que la note de la communauté dit que la publicité est trompeuse pour les raisons suivantes. Si vous avez des informations qui réfutent cette note, ajoutez-les à l’annonce », a déclaré Musk. Il a positionné les notes de la communauté comme la forme préférée de Twitter pour vérifier les faits dans les tweets trompeurs. Musk a déclaré que la simple existence des notes de la communauté rend tous les utilisateurs de Twitter, y compris les annonceurs, moins susceptibles de mentir.

Outre l’embauche de Yaccarino, Twitter a pris des mesures pour rendre la plateforme plus attrayante pour les annonceurs. En avril, des médias ont rapporté que Twitter avait mis en place un moyen pour les annonceurs d’empêcher les publicités d’apparaître à côté de comptes d’utilisateurs controversés. Les annonceurs peuvent choisir jusqu’à 1 000 comptes à l’aide de ce que l’on appelle les « exclusions d’auteurs » et dormir tranquilles en sachant que leurs publicités n’apparaîtront jamais à côté des tweets de ces comptes. Les annonceurs peuvent également choisir de ne pas faire apparaître leurs publicités sur le compte personnel de Musk, apparemment.

Lire aussi : Elon Musk : George Soros « déteste l’humanité »

Source : Developpez


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