Le manque de sommeil, une nouvelle forme de « racisme systémique » envers les Noirs ?


Aux États-Unis, deux Afro-américaines ont trouvé un nouveau terrain de chasse au « racisme systémique » dont souffriraient les Noirs : celui du manque de sommeil. Et demandent en guise de réparation de l’argent… et du temps pour dormir.

Du racisme systémique à travers le sommeil ?

Le manque de sommeil, nouvel avatar du racisme systémique envers certaines personnes de couleur noire ? Prière de ne pas rire, le sujet est abordé très sérieusement dans la version britannique du magazine Vogue. Il est question de la « performance » de deux « artistes », Fannie Sosa et Navild Acosta, lesquelles se plaignent d’être fatiguées. Mais attention, il ne s’agit pas ici de n’importe quelle fatigue, mais bien d’une fatigue structurellement raciste. Un manque de sommeil qui serait générationnel et qui affecterait les Noirs et plus généralement les personnes de couleur.

C’est donc à partir de ce postulat que les deux femmes ont lancé les Black Power Naps [NDLR : les siestes pour les Noirs]. Quant à cette fatigue s’accumulant au fil des générations de Noirs selon Fannie Sosa, « c’est parce qu’ils ont compris que le rêve américain est un rêve sans sommeil ». Puis d’affirmer avec aplomb : « Nous avons hérité de cet épuisement. »

Le projet Black Power Naps se décline sous plusieurs formes, de l’organisation de siestes en passant par des prestations scéniques, à New-York notamment, toujours sur fond de dénonciation du racisme systémique…

Fannie Sosa et Navild Acosta, Performance Space New York 2019. Source : performa-arts.org

Davantage de sommeil en guise de réparation

Mais, outre cette effervescence médiatique autour de ce supposé déficit de sommeil des Afro-américains depuis « des centaines d’années » en raison du « racisme systémique », Navild Acosta et Fannie Sosa demandent du repos en guise de réparation. Offrir davantage de temps libre aux personnes de couleurs afin qu’elles se reposent face à ce « racisme systémique » mais aussi à la « lutte socio-économique » qu’elles doivent mener et ainsi pouvoir « rêver et guérir ».

Pour appuyer son argumentation, Navild Acosta a même recours à la science : « J’ai étudié les statistiques concernant les taux d’espérance de vie plus faibles et la façon dont les communautés marginalisées sont fortement touchées par ce phénomène », ajoutant que « là où il y a un niveau de stress et de cortisol plus élevé, et une espérance de vie plus faible, le sommeil et le repos en font partie ».

Comment les Blancs, forcément tous exploiteurs et coupables de la fatigue des non-Blancs, vont-ils pouvoir, dans ces conditions, enfin mettre un terme à ce « racisme systémique » du sommeil ? Fannie Sosa a la réponse : « L’esclavage est un régime de vol et d’extraction : salaires volés, vie volée, terres volées, mais le temps volé est l’une des principales choses. Nous avons besoin de temps libre ». La suite sonne donc comme une évidence : « Nos ancêtres n’ont jamais pu prendre un mois de vacances, ils n’ont jamais pu prendre de congé sabbatique, ils n’ont jamais pu faire de sieste. Quand vous empilez tout cela, vous voyez que les réparations qui doivent être faites sont monétaires, mais également sous forme de temps et d’espace ». La repentance s’annonce longue et coûteuse…

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Source : Breizh-info.com


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