Covid-19 : Orban loue sa politique de fermeture des frontières, « la plus réussie en Europe »


Rejetant les critiques de la Commission européenne contre la fermeture des frontières de son pays afin d’endiguer le coronavirus, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a prédit l’adoption de mesures similaires ailleurs sur le continent.

orban

« Les bureaucrates de Bruxelles peuvent dire ce qu’ils veulent mais – en toute modestie – nous les verrons suivre notre politique dans quelques jours, sans quoi ils n’ont aucune chance d’arrêter l’épidémie » : dans une interview accordée à la radio publique de son pays le 4 septembre, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a vigoureusement défendu les mesures adoptées par son gouvernement pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.

Le 1er septembre, la Hongrie a interdit d’accès à son territoire les non-résidents, dans l’optique d’enrayer la hausse du nombre des contaminations par le nouveau coronavirus. Une exception a toutefois été accordée aux touristes tchèques, polonais et slovaques ayant déjà programmé un déplacement dans le pays.

Une manière de mettre en avant la facilité de la coordination avec ces pays qui, avec Budapest, forment le groupe Visegrad, avec qui la Hongrie partage une vision similaire de la politique migratoire européenne, s’opposant notamment aux quotas de répartition obligatoires des migrants entre les différents pays membres.

Si Viktor Orban s’est attaqué à Bruxelles dans son intervention, c’est que la Commission européenne est montée au créneau ce même 4 septembre, mettant en garde Budapest contre toute discrimination basée sur la nationalité, et rappelant l’importance de «l’intégrité de l’espace Schengen». Face aux restrictions de mouvement prises en ordre dispersé par les Etats membres, la Commission prône en effet une coordination entre les 27 et une harmonisation des critères pour définir les zones à risques.

Près de 10 fois plus de morts en Suède qu’en Hongrie

Un avertissement qui a toute les chances de laisser insensible le chef du gouvernement hongrois : « N’oublions pas que notre défense contre le coronavirus a été la plus réussie en Europe », a-t-il ainsi martelé, avant de prendre en contre-exemple la Suède, où selon lui près de 10 fois plus de personnes sont mortes du coronavirus.

Et la comparaison lui donne raison : la Suède, qui compte 10 millions d’habitants, déplore 5 800 morts et 84 000 cas positifs depuis le début de l’épidémie. A démographie équivalente (9,8 millions d’habitants), la Hongrie a de son côté enregistré moins de 7 400 cas de contamination, et peut surtout se targuer d’un bilan des décès faible, avec 621 morts officiellement imputés à la pandémie. Soit 63 morts par million d’habitants en Hongrie contre 580 en Suède.

À titre de comparaison encore en Europe, la France (30 686 décès) compte 458 morts par million d’habitants, l’Allemagne (9 324 décès) 112, et la Grande-Bretagne (41 549 décès) 626. Au sein du groupe Visegrad, la Pologne (2 113 décès) enregistre 55 morts par million d’habitants, la République Tchèque (423 décès) 40 et la Slovaquie (37 décès) sept.

Comme dans plusieurs pays européens, le nombre de nouveaux cas d’infection a grimpé en flèche depuis la fin du mois d’août en Hongrie, avec un record quotidien de 459 cas enregistrés le 4 septembre. De quoi conforter Viktor Orban dans sa stratégie ?

Lire aussi : Viktor Orbán au Conseil de l’Europe : « Si vous ne pouvez pas nous aider dans la crise actuelle, abstenez-vous au moins d’entraver nos efforts de défense »

Source : RT France


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