200 000 fonctionnaires oisifs ? Le rapport remis à Darmanin avant la réforme de la fonction publique


Un rapport fustigeant les avantages qui auraient été accordés sans raison à 200 000 fonctionnaires a été remis en février à Gérald Darmanin. Il fuite dans la presse à la veille de la discussion du projet de loi de réforme de la fonction publique.

fonctionnaires

Le prochain chantier de Gérald Darmanin ? L’Inspection générale des finances a remis au ministre de l’Action et des Comptes publics un rapport explosif sur le temps de travail des fonctionnaires. Et il ressort de ce texte de plus de 150 pages, que Le Figaro s’est procuré, que plus de 300 000 fonctionnaires travailleraient moins que le seuil légal des 35 heures, soit 1 607 heures par an. Pour arriver à ce résultat, les hauts fonctionnaires ont audité environ 1,1 million d’agents publics d’Etat – hors professeurs, magistrats, militaires et gendarmes.

Ce texte a été commandé par le ministre de l’Action et des Comptes publics et son secrétaire d’Etat, Olivier Dussopt, et remis en févier.

Il est divulgué dans la presse à la veille de la discussion du projet de loi de réforme de la fonction publique. Recours aux contractuels ou encore fusion et restriction des instances de dialogue social : le projet de loi sur la fonction publique doit en effet être présenté le 27 mars en Conseil des ministres. Défendu par le gouvernement comme une nécessité pour rendre la fonction publique «plus attractive et plus réactive» face aux «nouvelles attentes des citoyens», il s’inscrit dans un objectif de suppression de 120 000 postes d’ici à 2022.

Les auteurs du rapport de l’Inspection générale des Finances pointent eux particulièrement 190 000 fonctionnaires n’ayant pas à supporter de conditions de travail particulièrement pénibles et qui ne respecteraient pas les horaires prévus par leur contrat de travail. Les faire réellement travailler 35 heures par semaine permettrait ainsi de réduire les effectifs de 30 000 postes, soit plus de la moitié de la promesse présidentielle de suppression de 50 000 postes dans le périmètre de l’Etat d’ici à 2022.

Le texte décortique en sus le temps de travail des agents des collectivités locales, qui travaillent en moyenne 1 578 heures par an. «Le plus souvent, ces agents bénéficiant de régimes dérogatoires travaillent aux côtés de collègues soumis à des contraintes particulières et bénéficient des mêmes avantages sans être soumis à la même pénibilité», analyse Le Figaro. Le gros du contingent de ces fonctionnaires dérogeant par ricochet au droit commun figurerait à l’Education nationale. Ils seraient en effet 149 000 à être concernés contre 5 300 à la Justice et 800 à l’aviation civile.

Le rapport étrille enfin les «jours de fractionnement» des fonctionnaires qui, s’ils posent cinq jours de vacances entre le 1er novembre et le 30 avril, reçoivent un jour de congé supplémentaire. En supprimant cet avantage, l’IGF estime à 18 300 postes l’économie possible pour l’Etat. Enfin, les «jours ministres» sont pointés du doigt. Dans chaque ministère, les fonctionnaires bénéficient en effet de jours de congé supplémentaires accordés par le ministre : deux à l’Intérieur, sept aux Affaires sociales, neuf à la Culture.

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Source : RT


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