Selon Bardella, les autorités laissent «volontairement» les black blocs discréditer les manifestants


L’eurodéputé et vice-président du RN Jordan Bardella a estimé que le gouvernement «laiss[ait] volontairement» des groupuscules «d’extrême gauche» «discréditer les mouvements sociaux», au lendemain d’une journée de manifestations.

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Interrogé par BFMTV sur le mouvement des Gilets jaunes ce 22 septembre, au lendemain d’une journée de manifestations en France, l’eurodéputé et vice-président du Rassemblement National (RN) Jordan Bardella a déploré : «A chaque manifestation dans notre pays, chaque mouvement social de fond, des groupuscules, des milices d’extrême gauche, organisées en black blocs, viennent dans ces manifestations pour essayer d’en discréditer les revendications».

Celui qui a mené la liste du RN aux dernières élections européennes a avancé que «beaucoup de Gilets jaunes qui sont là depuis le départ ont le sentiment que leurs revendications ont été cassées et que leur mouvement est pointé du doigt à cause de l’impunité de ces milices d’extrême gauche». Et d’ajouter : «Je crois qu’on laisse volontairement ces milices d’extrême gauche discréditer les mouvements sociaux».

«Ces milices bénéficient d’un laxisme et d’une impunité»

L’élu du RN a ainsi estimé que «les ordres» donnés aux forces de l’ordre pouvaient «parfois […] interroger», avec la «demande d’une répression la plus totale à l’égard de gens qui viennent manifester pacifiquement». D’un autre coté, selon l’eurodéputé, «ces milices bénéficient d’un laxisme et d’une impunité totale».

Pour autant, Jordan Bardella considère qu’«il y a une coagulation des colères» qu’Emmanuel Macron «n’arrive pas à […] endiguer». «Policiers, pompiers, infirmiers, gilets jaunes : il y a une colère dans le pays et tant qu’on ne change pas la manière dont on gouverne, […] alors les mouvements continueront», a-t-il prédit.

La tactique anti-black bloc des autorités critiquée par des ONG

Plusieurs centaines de Gilets jaunes se sont retrouvées le 21 octobre à Paris pour une nouvelle journée de mobilisation. Parallèlement, une marche pour le climat, qui a mobilisé dans la capitale 15 000 personnes, a été parasitée par des violences : des black blocs se sont mêlés au cortège et des incidents ont éclaté avec les forces de l’ordre, massivement mobilisées.

«Il n’y avait aucune raison que des gaz lacrymogènes se retrouvent dans le cortège»

L’intervention des forces de l’ordre et l’ambiance de confusion lors de cette mobilisation, ont indigné des participants et des ONG. Interrogé le 22 septembre par l’AFP, Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace France (qui faisait partie des organisateurs de la marche pour le climat), a estimé que la police aurait pu agir différemment, regrettant une «réponse disproportionnée». «Il n’y avait aucune raison que des gaz lacrymogènes se retrouvent dans le cortège, les black blocs n’étaient pas infiltrés à l’intérieur du cortège. Pour nous, c’était assez gérable de faire la différence entre les black blocs et le reste de la manifestation», a-t-il dit.

De même, dans un communiqué du 22 septembre, Amnesty a dénoncé des «tirs intensifs de gaz lacrymogène sur une foule très largement composée de manifestants pacifiques» et des «centaines de personnes nassées». Et d’estimer : «Le maintien de l’ordre ne doit pas entraver le droit de manifester, ce qui a été le cas dans le cadre de cette marche pour le climat».

«Toutes les décisions ont été prises en accord avec les organisateurs», indique de son côté la préfecture de police de Paris à l’AFP. «Nous avions aménagé des sorties et lancé des appels tant sur les réseaux sociaux que par mégaphones appelant les participants au cortège à se dissocier des groupes violents», fait également valoir un responsable de la préfecture auprès de l’agence.

Lire aussi : «Casser la bouche» des Gilets jaunes : enquête ouverte pour les propos d’un policier sur Instagram

Source : RT France


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