Tanguy David harcelé : la gauche antiraciste muette


« Sale nègre de maison », « on va te décapiter » ; les insultes fusent à l’égard de Tanguy David, jeune militant de 18 ans et partisan du désormais candidat à la présidentielle Éric Zemmour. Pas de chance pour Tanguy, en plus d’être de droite, le jeune homme est noir. Et ce détail, certains membres de sa communauté (et d’autres) ne semblent pas le lui pardonner…

Insultes et harcèlements

Aperçu derrière M. Zemmour lors de son meeting à Villepinte le dimanche 5 décembre, Tanguy David à depuis lors vu sa vie privée changer radicalement. Ses réseaux sociaux croulent désormais sous les insultes, le harcèlement et les menaces de mort. Courageux et résigné, Tanguy ne se démonte pas pour autant et s’est rendu sur l’émission de Cyril Hanouna, Touche Pas à mon Poste afin de faire valoir ses idées tout en fustigeant ceux qui s’écharpent à voir en lui un « bounty », un traitre à la cause noire. Si les médias conservateurs se sont indignés, de CNews à Valeurs Actuelles en passant par Causeur et Boulevard Voltaire, cela semble être moins le cas pour la presse de gauche pourtant si encline, en temps normal, à dénoncer le moindre acte qui esquisserait une forme de racisme.

Chez Libération, journal de gauche référent dans la lutte antiraciste, pas une trace de l’affaire Tanguy David. Les journalistes de Libé ne semblent accorder aucune attention à la négrophobie vécue par le jeune de 18 ans ; en revanche, les militants de SOS Racisme qui ont été violentés dimanche après avoir perturbé le meeting de Zemmour se voient offrir un bel article écrit par M. Victor Boiteau. Disposant pourtant d’un onglet réservé exclusivement à la catégorie « Racisme », pas une seule goute d’encre ne coulera chez Libé pour ce « faux noir » qu’est Tanguy David…

Mutisme de l’Express

Allons voir du côté de L’Express, organe de presse particulièrement vigoureux au sein de la lutte antiraciste. Après moult recherches : silence radio autour des milliers d’injures reçues par Tanguy, les colonnes de l’Express sont réservées à d’autres sujets, autrement plus importants pour un magazine libéral libertaire : Laïcité, Zemmour, vaccin… Jean-Luc Mélenchon — Raphaël Enthoven : la grande confrontation ou bien Ex-ministre devenu livreur : “Les Afghans ont besoin de l’aide des Occidentaux”

Si ni Libé ni L’Express ne parlent de cette triste histoire de racisme, il y aurait fort à parier pour que Le Monde, lui, se soit emparé de l’affaire. Ex référence internationale du journalisme français, Le Monde, en tant qu’agrégat de la pensée libérale libertaire ne peut pas rester de marbre face aux 15 000 insultes qu’a reçues Tanguy en 4 jours. Nos espoirs seront déçus, tel n’est pas le cas. Pas un papier dans les colonnes du Monde ne parle de Tanguy alors même que, comme leurs confrères de Libé, les journalistes du Monde ont mis au point un onglet spécialement réservé aux problématiques de racisme…

Fin du suspens…

Mettons un terme au suspens : pas un seul des principaux acteurs de la presse de gauche n’a parlé de Tanguy David. Ces journaux qui s’érigent depuis des années en grands défenseurs de la morale antiraciste ont définitivement montré leur vrai visage : l’antiracisme oui, à condition qu’il soit de gauche, et exclusivement de gauche.

Il est vrai que le jeune Tanguy apparait comme un bug au sein de leur logiciel idéologique. Noir, d’origine Togolaise et loin de se placer en victime du « racisme systémique », Tanguy est par-dessus le marché un militant actif de « Génération Z », le mouvement jeune des soutiens d’Éric Zemmour. Un logiciel qui semble donc ne pas supporter la synchronisation de tous ces éléments et qui préfère rester muet malgré la déferlante de racisme qui sévit sur Tanguy depuis dimanche dernier. Étonnant ?

Geoffroy Antoine

Lire aussi : L’affaire Duhamel : plongée dans les égouts de la gauche morale

Source : Observatoire du journalisme | Ojim.fr


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