Ce monticule artificiel à Rome est composé de millions d’amphores antiques


Le Monte Testaccio, un monticule artificiel situé à Rome et composé presque entièrement de poteries brisées, pourrait être le plus grand tas d’ordures du monde antique.

À première vue, le Monte Testaccio ressemble à un monticule ordinaire recouvert de verdure, comme on en trouve partout dans le monde. Mais sous ces arbustes et la fine couche de terre qui les soutient se cache le plus grand tas de poteries jetées de l’histoire du monde antique.

D’une superficie de 2 hectares et d’un volume d’environ 580 000 mètres cubes, le Monte Testaccio se compose presque exclusivement de millions de récipients de poterie antique brisés, appelés amphores. On estime que ce monticule artificiel comprend 53 millions d’amphores, ce qui en ferait le plus grand tas d’ordures du monde antique.

Le Monte Testaccio est situé près de la rive est du Tibre, où était stocké l’approvisionnement en huile d’olive contrôlé par l’État de Rome au IIe siècle de notre ère. Il se compose de millions d’amphores qui étaient utilisées pour transporter des quantités massives d’huile d’olive vers la capitale de l’Empire romain dans l’Antiquité. Le monticule est considéré comme un symbole de l’importance de l’huile d’olive dans la Rome antique. Les 53 millions d’amphores qui y sont empilées auraient servi à importer environ 6 milliards de litres d’huile.

Bien qu’il soit facile de considérer le Monte Testaccio comme un énorme tas d’amphores jetées au hasard, les preuves archéologiques prouvent que ce n’est pas le cas. Les fouilles menées au début des années 1990 ont révélé un système de terrasses bien pensé, avec des murs de soutènement faits d’amphores presque intactes remplies de plus petits morceaux de poterie pour les maintenir en place. De plus, de la chaux semble avoir été versée sur les débris pour neutraliser l’odeur d’huile rance.

L’une des questions qui taraudent historiens et archéologues depuis des décennies est de savoir pourquoi les Romains ont choisi de se débarrasser de millions d’amphores en les empilant en un énorme monticule. Les amphores brisées étaient généralement recyclées en tuyaux d’évacuation, en pots de fleurs ou réduites en petits morceaux pour être utilisées comme ingrédient d’un type de béton connu sous le nom d’opus signinum.

Les experts ont plusieurs raisons de penser que les types d’amphores qui constituent la majeure partie du Monte Testaccio, connues sous le nom de Dressel 20, étaient particulièrement difficiles à recycler car elles se brisaient en grands fragments incurvés qui ne pouvaient pas être transformés en plus petits éclats. L’utilisation des fragments comme ingrédients pour le béton était également peu pratique car la poterie absorbait l’huile et la réaction chimique de l’huile avec la chaux rendait le béton obtenu insatisfaisant. Pour ces raisons, les Romains ont peut-être considéré que la meilleure solution était de se débarrasser des amphores cassées.

Autrefois un vulgaire tas d’ordures, le Monte Testaccio a joué plusieurs rôles au cours des siècles. Il a joué un rôle essentiel dans la défense de Rome par Giuseppe Garibaldi contre l’armée française, a été utilisé comme colline du Golgotha dans des pièces passionnelles, et comme lieu de pique-nique. Aujourd’hui, il est abandonné, mais certainement pas oublié.

Lire aussi : Un monument géant vieux de 2 000 ans découvert sous un monticule artificiel

Source : Oddity Central – Traduit par Anguille sous roche


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *