Le code d’Ur-Nammu : quand les anciens Sumériens établissaient la loi, tout le monde obéissait


Le code d’Ur-Nammu est le plus ancien code de droit encore existant.

Empreinte d’un sceau cylindrique, vers 2100 avant J.-C., parfois interprétée comme Ur-Nammu (assis) accordant le poste de gouverneur à Ḫašḫamer, ensi d’Iškun-Sin. (Public Domain) Le code d’Ur-Nammu, au musée d’archéologie d’Istanbul. (Public Domain)

Ce texte a été écrit sur des tablettes d’argile en langue sumérienne et on estime qu’il a été produit vers la fin du 3e millénaire avant Jésus-Christ.

Le code d’Ur-Nammu peut être divisé en deux parties, la première étant le prologue et la seconde les lois elles-mêmes. Outre le fait qu’il est le plus ancien code juridique encore existant, le code d’Ur-Nammu est également important car il nous donne un aperçu de la façon dont la justice était conçue dans l’ancienne société sumérienne.

Un code de lois divisé en morceaux

On connaît l’existence de codes juridiques antérieurs, tels que le code d’Urukagina. Néanmoins, le Code d’Ur-Nammu est différent dans le sens où le texte lui-même a survécu dans une large mesure. Le contenu réel du code d’Ouroukaghine, en comparaison, est aujourd’hui perdu et n’est connu que par les références faites par d’autres textes qui ont été découverts.

La première version connue du code dans son emplacement actuel, Istanbul. (Domaine public)

Quant au Code d’Ur-Nammu, la première copie de ce texte juridique a été découverte en deux fragments à Nippur, une ancienne cité sumérienne située dans l’Irak actuel. Malheureusement, en raison du mauvais état de conservation, seuls le prologue et cinq des lois étaient discernables. Ils ont été traduits en anglais en 1952 par le célèbre assyriologue Samuel Kramer.

Par la suite, d’autres fragments du code ont été mis au jour. Ceux trouvés à Ur, par exemple, ont été traduits en 1965, et ont permis de reconstituer une quarantaine de lois. Des fragments ont également été découverts dans une autre ville sumérienne, Sippar, mais avec de légères variantes du texte.

Ruines d’une plate-forme de temple à Nippur – la structure en briques au sommet a été construite par des archéologues américains vers 1900. (Domaine public) Des fragments du code d’Ur-Nammu ont été découverts sur ce site.

Créateur du Code d’Ur-Nammu

Le Code d’Ur-Nammu a été attribué à Ur-Nammu, car les lois lui sont directement attribuées dans le prologue. Cependant, certains érudits ont affirmé que le code de lois a en fait été écrit par Shulgi, le fils et successeur d’Ur-Nammu. Quoi qu’il en soit, Ur-Nammu était le roi de la cité-état sumérienne d’Ur.

Les chercheurs ne sont pas tout à fait d’accord sur la date de règne de ce roi, bien qu’elle puisse se situer au cours du dernier siècle du IIIe millénaire avant Jésus-Christ. Néanmoins, le règne d’Ur-Nammu est généralement considéré comme pacifique et prospère, et certains le considèrent comme faisant partie de la “Renaissance sumérienne”.

Un “Hymne Ur-Nammu”, l’un des groupes de textes composés dans la voix du roi Ur Nammu, probablement destiné à être chanté comme un hymne. (Rama / CC BY SA 2.0)

Le code d’Ur-Nammu commence par un prologue, caractéristique standard des codes de loi mésopotamiens. Les divinités de la royauté d’Ur-Nammu, Nanna et Utu, y sont invoquées, après quoi le roi est censé avoir établi l’équité dans le pays. Cela inclut le bannissement de la malédiction, de la violence et des querelles, ainsi que la protection des individus les plus faibles de la société. Après le prologue, le texte traite des lois elles-mêmes.

Provenant des tombes royales d’Ur, la mosaïque Standard of Ur, faite de lapis-lazuli et de coquillages, montre le temps de paix. (Domaine public)

“Si (insérer le crime), alors (insérer la punition)”

Les lois du Code d’Ur-Nammu suivent un modèle fixe, à savoir : Si (insérer le crime), alors (insérer la punition). Cette formule sera suivie par presque tous les codes de lois qui suivront le Code d’Ur-Nammu. Dans le code de loi, on peut distinguer différentes catégories de crimes, ainsi que les peines qui en découlent. Par exemple, il existe un certain nombre de crimes capitaux, tels que le meurtre, le vol et le viol. La punition pour de tels crimes était la mort. Par exemple, “Si un homme commet un meurtre, cet homme doit être tué”, et “Si un homme viole le droit d’autrui et déflore la femme vierge d’un jeune homme, on tuera cet homme”.

En revanche, ceux qui commettaient des infractions de nature moins grave étaient punis d’une peine d’emprisonnement et/ou d’une amende. Par exemple, “Si un homme commet un enlèvement, il doit être emprisonné et payer 15 shekels d’argent”, et “Si un homme casse une dent à un autre homme, il doit payer deux shekels d’argent”.

Il existe également des lois qui garantissent que si l’innocence d’une personne accusée est prouvée, son accusateur sera puni à sa place. Par exemple, “Si un homme est accusé de sorcellerie, il doit subir l’épreuve de l’eau ; si son innocence est prouvée, son accusateur doit payer 3 shekels”, et “Si un homme accuse la femme d’un homme d’adultère, et que l’épreuve de l’eau prouve son innocence, alors l’homme qui l’avait accusée doit payer un tiers de mina d’argent”.

Statue d’une femme sumérienne vers 2400 avant J.-C. (Osama Shukir Muhammed Amin FRCP(Glasg) / CC BY SA 4.0)

Lire aussi : La vérité sur les Anunnaki, les anciens dieux sumériens qui, selon certains, étaient en fait des extraterrestres

Source : Ancient Origins – Traduit par Anguille sous roche


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