Une ancienne technique de construction japonaise permet d’assembler le bois sans colle ni clou


Kanawatsugi utilise une série de joints en bois qui s’emboîtent.

Kanawa tsugi – Dylan Iwakuni/YouTube

Aujourd’hui, il existe de nombreuses méthodes d’assemblage par emboîtement dans le travail du bois, mais pour la plupart, elles nécessitent toutes une forme de fixation supplémentaire. La colle à bois est traditionnellement utilisée pour créer des poutres laminaires et d’autres connexions, mais avec un système parfait de joints, rien d’autre n’est nécessaire. C’est là qu’intervient la méthode du joint en écharpe, ou kanawa tsugi (金輪継).

Avant qu’il n’existe des colles à bois et des vis complexes, une classe de charpentiers japonais spécialement formés, appelés miyadaiku (宮大工), utilisait une technique d’emboîtement des joints pour relier le bois afin de construire des structures solides. Chargés de construire et d’entretenir les sanctuaires et les temples, ils utilisaient la menuiserie pour relier directement les pièces de bois à l’aide d’une technique appelée kanawa tsugi.

Plus tard, ces artisans ont construit certaines des structures les plus durables du Japon en utilisant le kanawa tsugi. À l’époque, il y a près de mille ans, les Japonais avaient du mal à se procurer du fer. Ils ont donc dû faire appel à leurs compétences pour compenser le manque de matériaux, transformant finalement leur travail en de magnifiques pièces d’art qui résistent à l’épreuve du temps.

L’ingénierie derrière tout cela ? Le système de joints à emboîtement est engagé à l’aide d’un coin, qui est martelé dans des fentes ouvertes laissées dans le bois à dessein. Cette méthode nécessite un travail du bois assez détaillé, mais lorsque les colles ou les vis ne sont pas une option, ces joints sont parfaits. Sans compter que l’assemblage du bois de cette manière impose une contrainte congruente sur la poutre et ne crée pas de plans de cisaillement potentiels qui peuvent être présents avec d’autres techniques d’assemblage par collage.

L’assemblage des poutres de cette manière aurait été la méthode traditionnelle utilisée dans toute l’architecture japonaise de l’époque. Cela leur aurait permis de créer de plus grandes portées sur les toits et de créer des structures plus hautes sans avoir besoin de supports supplémentaires.

Les techniques de construction ont beaucoup évolué grâce à la révolution industrielle moderne, mais il existe encore des groupes qui perpétuent les belles méthodes anciennes de construction en phase avec la nature.

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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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