Génération Z : et voilà ce que ça donne de grandir à l’ère des “likes”, des “LOL” et des “notifications”… (avec des parents de plus en plus largués)


Vous venez de vous créer un profil Facebook pour que votre ado ne vous prenne pas pour “un vieux con” ? Dommage, c’est déjà has been. Désormais, tous les jeunes sont sur Snapchat. Le nouvel environnement numérique et technologique dans lequel grandit la “génération Z” évolue vite, très vite, au point que certains parents n’arrivent plus à suivre, ce qui a des conséquences importantes en terme d’éducation.

Les adolescents sont de plus en plus connectés, se servant de multiples supports pour communiquer : Facebook, Twitter, Snapchat, Periscope, Vine, Instagram… En quoi ce nouvel environnement numérique et technologique rend-il leur adolescence très différente de celle de leurs parents ? Quel impact a notamment la focalisation quasi-permanente des adolescents sur les réactions provoquées par chacune de leurs publications sur les réseaux sociaux ?

Michael Stora : La grande différence avec cette nouvelle génération Z par rapport à celle de leurs parents est qu’ils vivent leurs crises d’adolescence à travers leurs écrans (smartphones, ordinateurs…). Par exemple, la où un conflit violent entre un adolescent et ses parents pouvait le conduire à “faire le mur” en signe de rébellion, l’adolescent d’aujourd’hui ira trouver refuge derrière son écran, où il pourra se défouler avec son groupe d’amis sur un forum, un réseau social ou en jouant aux jeux vidéos. La transgression est désormais plus virtuelle que réelle.

Ensuite, ce nouvel environnement numérique et technologique amplifie les comportements classiques des adolescents.

La prise d’indépendance, d’abord. La génération Z a désormais quitté Facebook, trop utilisé par leurs parents, pour des réseaux sociaux plus confidentiels dont leurs parents ne savent pas se servir.

La construction identitaire, ensuite. Il est vrai que cette génération se construit beaucoup plus à travers le regard des autres que la génération de leurs parents, tout simplement parce que les réseaux sociaux leur donnent une visibilité que leurs parents n’avaient pas. Une photo postée sur Instagram peut être vue par des centaines de personnes qui ne font pas du tout partie du groupe d’amis de l’adolescent, ce qui peut – c’est vrai – développer chez certains un narcissisme démesuré et une dépendance aux “posts” et aux commentaires sur les réseaux sociaux générés par leur image. Leurs parents se contentaient d’adopter des looks très marqués, tels que celui des punks ou des skins par exemple.

L’appartenance à un groupe, enfin. La notion de groupe reste très forte sur les réseaux sociaux, elle prend même dans certains cas le pas sur les groupes d’amis réels. Il suffit de voir toutes les options de groupes de conversation proposés par les réseaux sociaux (groupe privé, groupe ouvert) pour constater que là encore, les phénomènes liés à l’adolescence n’ont pas changé, ils sont juste passés du réel au virtuel…

Ce nouvel environnement numérique et technologique modifie-t-il selon vous les relations parents-adolescents au quotidien ? Si oui, de quelle manière ?

Le problème est que les parents entendent souvent parler pour la première fois d’un nouveau moyen de communication via les médias, et de manière très négative. Mardi 10 mai, une jeune femme de 19 ans s’est suicidée en se filmant en direct sur le réseau social Periscope. Une scène à laquelle ont assisté plus de 1000 personnes, dont certaines resteront traumatisées pendant longtemps.

Donc le premier réflexe des parents est souvent d’interdire l’utilisation de la nouvelle technologie, ou alors de chercher à surveiller à outrance leur adolescent dans l’utilisation qu’il en fait, ce qui est à mon avis un mauvais réflexe.

La bonne attitude est, je pense, de se tenir au courant de l’apparition de ces nouvelles technologies, d’en connaître les risques, et de comprendre pourquoi leur adolescent les utilise en discutant avec lui, sans se braquer. Une fois la discussion passée, il est important de laisser son jardin secret à son adolescent, donc ne pas chercher à le surveiller lors de l’utilisation de nouvelles technologies.

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