Le père du web déplore les dérives de sa création


Entre fake News, propagande politique, monopole de géants et violation permanente de la vie privée, on peut comprendre que Tim Berners-Lee soit décu de sa propre création. Le père du web est critique envers les dérives mais souhaite renverser la tendance.

Tim Berners-Lee, le père du web, regrette amèrement ce qui a été fait de son outil. Alors que la moitié des humains ont accès à internet, son inventeur est triste de l’utilisation qui en est fait. Ses conclusions sur sa propre création sont d’ailleurs plutôt dures, mêmes si elles démontrent une réelle lucidité du chercheur. Ce dernier a affirmé : « Le Web était censé servir l’humanité, mais c’est un échec sur de nombreux points. »

Tim Berners-Lee, triste de voir ce qui a été fait du web

Il y a peu, le chercheur se posait une question intéressante, car si aujourd’hui un humain sur deux est connecté au web et que les GAFA font tout pour connecter l’autre moitié, on est en droit de s’interroger : « Sommes-nous sûrs que le reste du monde veuille réellement avoir accès à Internet, tel qu’il est aujourd’hui, synonyme de surveillance et d’abus en tous genres, avec des internautes pris en otages du bon vouloir d’une poignée d’acteurs qui contrôlent tout. » Quand on voit à quoi en est réduit l’internaute lambda actuellement, la réponse est probablement plus proche du « NON » que du « oui »

Tim Berners-Lee est triste de ce qui a été fait du web, mais reste néanmoins confiant en espérant qu’il est toujours possible d’inverser la tendance. Il a indiqué : « Les problèmes que doit affronter le Web sont complexes et immenses, mais il faut que nous regardions cela comme s’il s’agissait de simples bugs. Les problèmes et erreurs créés par les hommes peuvent être réparés par les hommes, avec de la bonne volonté », ajoutant pour démontrer sa ferveur : « Il faut juste savoir s’interposer quand les choses vont trop loin. Si les gens pensent que la dérive du Web est trop forte, alors je les encourage à descendre dans la rue avec leurs pancartes […] Peu importe comment, il faut agir. »

Les principaux griefs du père du web sont : l’appropriation du web par une poignée de géants, la surveillance globale des états, l’aspiration des données confidentielles et de la vie privée à des fins mercantiles, la désinformation par le biais des fakes news, la propagande politique et complotiste, etc. Les deux cas de dérives les plus marquants des derniers mois sont sans aucun doute l‘ingérence russe dans les élections présidentielles américaines et le scandale Cambridge Analytica, chez Facebook.

Pour tenter de reprendre le contrôle de sa création, Tim Berners-Lee planche avec des chercheurs du MIT sur un logiciel baptisé «Solid», pour tenter de rendre la vie privée aux internautes et de restaurer la démocratie sur le web. Il explique : « Le but du projet est de changer radicalement la manière dont les applications Web fonctionnent aujourd’hui, débouchant sur une vraie possession de leurs données par les utilisateurs ainsi qu’une meilleure maîtrise de leur vie privée. »

Source : Presse-citron


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