Twitter et un « vérificateur de faits » ont fait de fausses déclarations sur le tireur du Colorado


Les arbitres de la vérité ne vérifient pas les faits dans leurs propres messages.

Twitter et un journaliste faisant partie du programme Fact Check de l’AFP ont tous deux poussé de fausses affirmations sur le suspect de la fusillade de Boulder, au Colorado.

Twitter vante souvent ses efforts pour lutter contre la « désinformation ». Rien que ce mois-ci, la plateforme a révélé qu’elle avait contesté plus de 11 millions de comptes pour avoir publié ce qu’elle considère comme des « informations trompeuses » sur le COVID-19 et a annoncé un nouveau système de strikes par lequel elle suspendra définitivement les comptes qui publient de manière répétée des tweets « faux ou trompeurs ».

Pourtant, dans sa section Tendances, Twitter a amplifié les fausses affirmations selon lesquelles le suspect de la fusillade du Colorado, un migrant syrien, était blanc.

Non seulement Twitter a amplifié ces fausses affirmations, mais il a également ajouté un « contexte » supplémentaire au sujet tendance qui indiquait : « Les gens comparent les arrestations des suspects masculins blancs au centre des récentes fusillades de Boulder et d’Atlanta à la mort en 2019 d’un homme noir non armé, Elijah McClain. »

Ce contexte supplémentaire est créé par l’équipe de curation interne de Twitter.

Les vérificateurs de faits des médias grand public, tels que AFP Fact Check, ont également le pouvoir de censurer d’autres utilisateurs lorsqu’ils publient des informations que les vérificateurs de faits jugent fausses.

Dans le cas de l’AFP Fact Check, ce pouvoir lui est donné par le biais du programme de vérification des faits par des tiers de Facebook. Dans le cadre de ce programme, les publications qui sont vérifiées par l’AFP Fact Check peuvent être qualifiées de fausses, cachées derrière une étiquette d’avertissement et leur portée peut être réduite de 95 %.

Pourtant, Uzair Hasan Rizvi, un journaliste de l’AFP Fact Check qui s’attache à « démystifier la désinformation et les fausses nouvelles », a publié de fausses affirmations selon lesquelles le suspect de la fusillade du Colorado n’était pas musulman.

« Il n’a été appréhendé et n’a pas été étranglé ou tué par balle que parce qu’il n’était pas métisse, noir ou musulman », a tweeté Hasan Rizvi.

Des captures d’écran de la page Facebook du suspect de la fusillade ont directement contredit les affirmations de Hasan Rizvi.

Lorsqu’il est apparu que Twitter et Hasan Rizvi avaient publié de fausses informations, leurs publications n’ont pas été limitées ou sanctionnées et leurs comptes n’ont pas été restreints ou suspendus.

Au lieu de cela, ces gardiens, qui peuvent sanctionner les utilisateurs des plateformes de médias sociaux pour avoir partagé ce qu’ils considèrent comme de fausses informations, ont pu retirer volontairement leurs messages sans encourir d’autres sanctions et continuer à jouer leur rôle d’arbitres de la vérité.

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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