Les mangroves capturent et conservent le carbone dans le sol pendant 5 000 ans


Hormis toutes les autres merveilles de la biologie, les forêts de mangroves représentent de gigantesques puits de carbone.

Matthew Costa explorant une forêt de mangrove au Mexique. (Ramiro Arcos Aguilar/ UCSD)

En fait, selon de nouvelles recherches sur une forêt de mangroves mexicaine, elles peuvent retenir le carbone de l’atmosphère pendant des millénaires.

Une étude (lien plus bas) a ainsi révélé que le carbone stocké dans la tourbe sous la forêt de mangrove a plus de 5 000 ans.

Selon la coauteure Emma Aronson, professeure associée en microbiologie et phytopathologie à l’université de Californie à Riverside (États-Unis) :

La particularité de ces sites de mangrove n’est pas qu’ils sont les plus rapides pour le stockage du carbone, mais qu’ils l’ont conservé pendant si longtemps.

C’est des ordres de grandeur plus importants de stockage de carbone que la plupart des autres écosystèmes de la région.

Une forêt de mangroves au Mexique. (Octavio Aburto/ UC San Diego)

Il est bien connu que les mangroves, comme d’autres écosystèmes végétaux, sont efficaces pour absorber le CO2 de l’atmosphère et le stocker dans le sol, avec l’aide d’une variété de différents microbes.

Racines de mangrove à Baja California Sur. (Matthew Costa/UCSD)

Dans un environnement humide et pauvre en oxygène, comme sous les forêts de mangroves, la matière organique peut former une tourbe riche en carbone.

Mais le stockage du carbone dans le sol est rarement permanent : au fil des décennies ou des siècles, le carbone retourne dans l’atmosphère.

Les chercheurs ont entrepris d’examiner la vie microbienne, ainsi que le stockage du carbone et de l’azote, dans les forêts de mangroves marines près de La Paz, au Mexique. Ils ont utilisé la datation radiométrique pour déterminer l’âge de la tourbe, plaçant la plus ancienne à 5000 ans, à un siècle près.

La tourbe des mangroves. (Scripps Institution of Oceanography)

Cette extrême longévité a surpris les chercheurs : si elle n’est pas aussi ancienne que celle de la tourbe située sous le pergélisol de l’Arctique ou de l’Antarctique, elle est bien plus ancienne que les écosystèmes environnants.

Ils espèrent maintenant examiner d’autres sites de mangrove en Amérique du Nord et en Amérique centrale pour voir s’ils contiennent du carbone aussi ancien.

Les écologistes Exequiel Ezcurra, UCR, Matthew Costa, UCSD, et Emma Aronson, UCR au Mexique. (J. Botthoff/UCSD)

Selon le premier auteur, le Dr Matthew Costa, écologiste côtier à l’université de Californie, à San Diego (États-Unis) :

Ces sites protègent le carbone qui est là depuis des millénaires. Les perturber entraînerait une émission de carbone que nous ne pourrions pas compenser de sitôt.

Selon le Dr Costa, la protection des mangroves contre les perturbations aurait un effet significatif sur le climat, ajoutant que :

Si nous laissons ces forêts continuer à fonctionner, elles peuvent retenir le carbone qu’elles ont séquestré dans l’atmosphère, de manière essentiellement permanente.

Ces mangroves jouent un rôle important dans l’atténuation du changement climatique.

L’étude publiée dans Marine Ecology Progress Series : Baja California Sur mangrove deep peat microbial communities cycle nitrogen but do not affect old carbon pool.

Lire aussi : La prolifération des algues pourrait être déterminante pour réduire les coûts de la capture du carbone

Source : GuruMeditation


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