Que savons-nous du Paratéthys, le plus grand lac de tous les temps ?


Le Paratéthys, une gigantesque étendue d’eau qui occupait une grande partie de l’Eurasie pendant l’ère cénozoïque, est connu pour être le plus grand lac ayant jamais existé sur Terre.

Crédits : Université d’Utrecht

Que savons-nous précisément sur cette incroyable formation ?

Un lac plus grand que la Méditerranée

Il y a 34 millions d’années, la mer de Paratéthys s’étendait de l’Autriche actuelle au Turkménistan, couvrant environ 2,8 millions de kilomètres carrés. À titre de comparaison, la superficie de la Méditerranée est d’environ 2,5 millions de kilomètres carrés. Formée par le soulèvement des Alpes et des Carpates, cette gigantesque étendue d’eau avait à l’époque encore une connexion avec elle. Puis, il y a environ douze millions d’années, une collision entre les plaques tectoniques africaine et européenne provoqua la rupture de cette connexion, transformant la mer Paratéthys en un énorme lac. Le Paratéthys contenait alors 1,77 million de kilomètres cubes d’eau, soit environ dix fois plus que tous les lacs actuels réunis.

Naturellement, de par sa taille, le Paratéthys avait également un effet significatif sur le climat eurasien. La vapeur d’eau créée par le lac aurait en effet contribué à réduire le gradient thermique entre les saisons, favorisant ainsi un climat saisonnier beaucoup plus stable.

Nous savons aussi que le Paratéthys était riche en biodiversité, soutenant entre autres plusieurs espèces d’anciens requins et cétacés. La plupart de ces animaux étaient des « versions miniatures » de ceux retrouvés aujourd’hui. Cetotherium riabinini était par exemple une baleine qui mesurait seulement trois mètres de long. Il s’agit de la plus petite baleine jamais trouvée dans les archives fossiles.

Cependant, toutes ces espèces ont été fragilisées par l’isolement du Paratéthys. En effet, alors que la Méditerranée était autrefois alimentée en eau douce par les nombreuses rivières et ruisseaux d’Europe intérieure, cette séparation forcée par les mouvements tectoniques avait ensuite concentré les courants d’eau douce dans le lac à la place, entraînant ainsi des changements dans la faune marine.

Cetotherium riabinini, la plus petite baleine connue dans les archives fossiles. Crédits : WikimediaCommons

Le grand assèchement

Une période de sécheresse extrême termina ensuite le travail. Il y a entre 9,8 et 7,7 millions d’années, une période appelée le grand assèchement khersonien a en effet vu les niveaux d’eau baisser d’environ 250 mètres. Pendant cette période, le lac aurait ainsi perdu 70% de sa superficie et 30% de son volume, le réduisant à la taille de la mer Noire d’aujourd’hui. Dès lors, les dauphins, phoques et autres baleines qui s’épanouissaient jadis dans la région n’ont plus été en mesure de survivre.

Le rétrécissement affecta aussi le climat eurasien, et le gradient thermique autrefois stable céda la place à des hivers beaucoup plus froids et des étés plus chauds. Les espèces qui dépendaient du lac pour son eau ont également été forcées de quitter la région. Beaucoup se sont alors tournées vers les plaines d’Afrique, évoluant finalement pour devenir les girafes et les éléphants que nous voyons aujourd’hui.

Finalement, à force de rétrécir, le Paratéthys « accoucha » de trois plans d’eau distincts toujours présents aujourd’hui. Il s’agit de la mer noire (436 000 kilomètres carrés), de la mer Caspienne (371 000 kilomètres) et de la mer d’Aral qui couvre actuellement 68 000 kilomètres carrés.

Lire aussi : Le plus grand gisement de terres rares d’Europe découvert en Suède

Source : Sciencepost

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