En Sibérie, 7 000 énormes bulles de gaz menacent d’exploser à tout moment


Il y a un an, des chercheurs filmaient un sol ondulant à cause d’étranges bulles souterraines sur la péninsule de Yamal, dans le nord de la Russie. Ces bulles, une quinzaine à l’époque, sont constituées de très fortes concentrations de méthane (200 fois supérieures à la normale) et de dioxyde de carbone. Il y en a aujourd’hui plus de 7 000.

Les amateurs de trampoline passeront leur chemin tant le sol est dangereux. Au cours de leur expédition sur l’île Bely il y a un an, au nord de la pointe du Yamal, en Sibérie, des chercheurs avaient alors fait une découverte surprenante : sous leurs pieds la terre bougeait, donnant ainsi l’impression de marcher sur un matelas d’eau. Après analyses de ces « bulles » géantes, les chercheurs environnementaux locaux Alexander Sokolov et Dorothee Ehrich avaient alors décelé des concentrations en méthane 200 fois supérieures aux normes et 20 fois plus élevées en dioxyde de carbone. Sauf qu’à l’époque on ne dénombrait qu’une quinzaine de ces bulles de gaz. Aujourd’hui, elles sont pus de 7 000 prêtes à exploser.

bulles de gaz

Crédits : Vasily Bogoyavlensky

Selon ces chercheurs, la formation de ces bulles pourrait être une conséquence indirecte du réchauffement climatique. Les fortes chaleurs enregistrées au cours de ces derniers mois ont fait fondre le pergélisol, une couche terrestre profonde habituellement et constamment gelée, libérant ainsi les gaz piégés à l’intérieur. Le phénomène inquiète, puisque des milliards de tonnes de méthane pourraient alors s’échapper dans l’atmosphère. Or, ce gaz présente un effet de serre vingt-cinq fois plus important que le dioxyde de carbone, contribuant à accroître la hausse des températures. C’est donc un cercle vicieux.

Il semblerait également que la géologie unique qui régit la toundra sibérienne soit incriminée et joue un rôle considérable dans ce phénomène. Selon Vasily Bogoyavlensky, de l’Académie des sciences de Russie, qui étudie ces bulles depuis des années, les terres sont ici datées du Cénomanien qui est le premier étage stratigraphique du Crétacé supérieur (100,5 à il y a 93,9 millions d’années). Des terres anciennes connues pour abriter un gigantesque réservoir de gaz peu profond situé à seulement 500 à 1200 mètres sous la surface.

Source : SciencePost


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