Un spécimen rare de tardigrade vieux de 16 millions d’années retrouvé piégé dans de l’ambre


Pour étudier ce fossile particulier, les scientifiques ont dû recourir à des techniques d’imagerie couramment utilisées en biologie cellulaire et moléculaire.

La taille de l’animal ne dépasse pas 600 micromètres, ce qui est trop petit pour être examiné au microscope.

Les scientifiques ont décrit une nouvelle espèce de tardigrades – Paradoryphoribius chronocaribbeus : il s’agit du seul “ourson d’eau” connu ayant vécu au Cénozoïque. Le spécimen de tardigrade a environ 16 millions d’années et n’est que le troisième représentant fossilisé de ces minuscules animaux.

Des scientifiques ont trouvé un spécimen de Tardigrade dans de l’ambre vieux de 16 millions d’années : Tout ce que vous devez savoir

Qu’est-ce qu’un tardigrade ?

Les tardigrades sont des invertébrés microscopiques célèbres pour leur étonnante capacité à survivre dans des conditions extrêmes, par exemple en tombant à la surface d’un autre corps céleste. Ils se sont séparés des autres lignées du taxon des invertébrés du groupe des Protostomes Panarthropoda à la période précambrienne.

Les fossiles sont rares

Malgré la longue histoire de leur évolution et leur présence dans des environnements tant aquatiques que terrestres, les scientifiques ont rarement eu la chance d’étudier les fossiles des “oursons d’eau” et des premiers représentants de ce groupe – seulement deux fois.

Le nouveau spécimen de Tardigrade sous différents microscopes. Crédit : Mark A. Mapalo

Le plus ancien spécimen de tardigrade

Le premier était Beorn leggi, un tardigrade fossile vieux de 78 millions d’années, découvert dans l’ambre de sédiments secondaires le long du lac Cedar dans la province canadienne du Manitoba et décrit en 1964.

Deuxième spécimen

Le deuxième spécimen est Milnesium swolenskyi, conservé dans l’ambre du New Jersey, qui a été attribué au Crétacé supérieur (c’est-à-dire environ 14 millions d’années de plus que Beorn leggi).

Ambre dominicain contenant Paradoryphoribius chronocaribbeus ainsi que trois fourmis, un coléoptère et une fleur, comparés à une pièce de dix cents. Crédit : Phillip Barden

Spécimen de Tardigrade vieux de 16 millions d’années

L’équipe de Mark Mapalo, de l’Institut de technologie du New Jersey, est parvenue à décrire le troisième fossile d’un représentant de ces minuscules animaux, provenant d’une ambre découverte en République dominicaine et datée de l’ère miocène, il y a environ 16 millions d’années.

Une nouvelle espèce

Le tardigrade, qui a été attribué à la nouvelle espèce Paradoryphoribius chronocaribbeus, est le premier représentant fossile de la superfamille diversifiée des Isohypsibioidea, et également de l’ère cénozoïque (commencée il y a environ 66 millions d’années, après l’extinction Crétacé-Paléogène).

Griffes de Paradoryphoribius chronocaribbeus. Crédit : Phillip Barden

Trop petit pour être examiné au microscope

Armés de microscopes confocaux à balayage, les scientifiques ont procédé à une analyse détaillée du tardigrade dont la longueur du corps ne dépassait pas 600 micromètres. “La difficulté était que cet échantillon d’ambre était trop petit pour être examiné au microscope, nous avons donc eu besoin d’un équipement spécial pour examiner le fossile en détail”, explique Mapalo.

Caractéristiques

Il a été possible de visualiser le tardigrade grâce à la cuticule fine et flexible qui recouvre le corps de l’animal : elle est constituée de chitine, l’un des polysaccharides les plus courants dans la nature. Cette substance fibreuse est le principal composant des parois cellulaires des champignons et des exosquelettes des arthropodes et est également fluorescente.

Vue latérale du spécimen de tardigrade. Crédit : Phillip Barden

Pas trop différent des espèces modernes

Selon les scientifiques, cette espèce ancienne ne diffère pas des tardigrades modernes à première vue. Pourtant, ils ont trouvé quelques traits distinctifs qui ne sont pas observés chez les espèces les plus courantes. D’autres recherches permettront de comprendre l’évolution et les changements survenus au cours de millions d’années.

Les dépôts d’ambre

Le fait qu’un groupe d’organismes multicellulaires aussi ancien et répandu ne dispose que de maigres archives fossiles montre les problèmes associés à l’étude des tardigrades. Selon les scientifiques, les gisements d’ambre sont la source la plus fiable pour la recherche de nouveaux fossiles de ces étonnants petits “oursons d’eau”.

Technologies de recherche

En raison de leur taille minuscule, il n’est pas si facile de les voir dans un minéraloïde, mais les nouvelles technologies devraient y contribuer. Pour étudier ce tardigrade fossile particulier, les scientifiques ont dû utiliser des techniques d’imagerie couramment utilisées en biologie cellulaire et moléculaire.

Références :

Kooser, A. (2021, October 6). ‘once in a generation’ discovery: Tardigrade fossil found in 16-million-year-old amber. CNET.
Lanese, N. (2021, October 5). Tardigrade trapped in amber is a never-before-seen species. LiveScience.
Mapalo, M. A., Robin, N., Boudinot, B. E., Ortega-Hernández, J., & Barden, P. (2021, October 6). A tardigrade in Dominican amber. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences.
Starr, M. (n.d.). Incredibly ancient tardigrade from 16 million years ago is like a ghost across time. ScienceAlert.

Lire aussi : Les indestructibles tardigrades ont aussi une démarche « remarquable »

Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche


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