Thalassophobie : craignez-vous l’océan profond ?


Pour certains, la vue d’un océan s’étendant à perte de vue évoque un sentiment d’émerveillement.

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Pour d’autres, c’est un véritable cauchemar qui ne demande qu’à avaler des humains sans méfiance. Ces personnes souffrent de thalassophobie, une peur persistante et intense des grandes étendues d’eau profondes.

Aquaphobie et thalassophobie

Une phobie est une peur excessive ou irréaliste entraînant une détresse ou une altération importante dans la vie de tous les jours. Il en existe des centaines, dont certaines ont un lien direct avec l’eau. C’est notamment le cas de l’aquaphobie et de la thalassophobie. Cependant, il est important de faire la distinction entre les deux.

En effet, l’aquaphobie est une phobie de toute situation impliquant de l’eau telle que la peur de nager, de se baigner, de prendre un bain ou même de se trouver sous la pluie. Les personnes concernées peuvent ressentir une peur intense, une anxiété ou une panique face à ces situations. À la différence de l’aquaphobie, qui est une peur de l’eau en général, la thalassophobie se caractérise par une peur excessive de la mer et des océans, et en particulier des grands fonds, généralement associée à l’incertitude de ce qui peut se cacher dans les profondeurs.

Autrement dit, « là où l’aquaphobie peut causer de la détresse avec de petites quantités d’eau, la thalassophobie implique spécifiquement de plus grandes quantités d’eau », résume le Dr Patricia Cela, de l’Université Dalhousie, au Canada. Une personne thalassophobique pourra donc faire un petit plongeon dans la piscine du quartier. En revanche, il sera hors de question de plonger d’un bateau en mer.

Notez que nous sommes programmés par l’évolution pour craindre certaines situations (par exemple les hauteurs, les serpents, etc.) plus facilement que d’autres (par exemple les fleurs). D’un point de vue évolutif, il est donc logique de développer une tendance à craindre et à éviter les eaux profondes en raison de tous les risques associés. Cependant, la thalassophobie implique un degré de peur plus poussé.

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Causes et conséquences de cette phobie

Les causes peuvent inclure une expérience traumatisante antérieure liée à l’eau, comme une quasi-noyade ou le simple fait de se faire prendre dans un contre-courant. Certains développent une peur irrationnelle en observant d’autres personnes ayant elles-mêmes une peur similaire ou en étant influencées par les reportages sur les noyades, les accidents de bateau ou les attaques de requins. Enfin, il convient de ne pas sous-estimer le pouvoir de la culture populaire. Des films comme « Les Dents de la mer », de Steven Spielberg (1972) ont évidemment leur part de responsabilité. Notez qu’il existe également une composante génétique pour les phobies. Si un parent souffre de thalassophobie, alors vous êtes également plus susceptible de la développer.

Dès lors qu’elles sont exposées à l’océan ou à de grandes étendues d’eau similaires, les personnes concernées ressentent principalement une anxiété extrême qui mène parfois à des attaques de panique. Ces effets peuvent alors durer longtemps après la fin de l’exposition, entravant ainsi la qualité de sommeil et de vie en général.

Notez que les deux phobies peuvent avoir des symptômes similaires et peuvent être considérées de manière similaire. La thalassophobie est cependant extrêmement rare. On manque encore de données démographiques, mais les spécialistes estiment en effet que seules quelques dizaines de milliers de personnes seraient touchées dans le monde, ce qui est bien moins que l’aquaphobie qui toucherait 2 à 3 % de la population mondiale (140 à 210 millions).

Traiter la thalassophobie n’est évidemment pas simple, comme toute autre phobie. Cependant, il existe des solutions. Les techniques de thérapie cognitivo-comportementale permettent notamment parfois de « réorganiser » les schémas de pensée négatifs (en l’occurrence ici, autour de l’océan) en pensées plus réalistes. Une exposition progressive à des images, à des vidéos et, in fine, à l’océan lui-même peut également atténuer la peur associée.

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Source : Sciencepost


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