Des nanomatériaux dans l’alimentation : l’Anses veut mener l’enquête


Depuis une trentaine d’années environ, les nanomatériaux sont de plus en plus présents dans l’alimentation.

De nombreux questionnements existent quant à leur identification, aux risques qu’ils occasionnent sur la santé humaine ainsi que sur la manière de les réglementer. L’Anses a récemment dressé un état des lieux afin de déterminer la meilleure approche possible.

Un registre insuffisant

Présents dans diverses industries, les nanomatériaux (entre 1 et 100 nanomètres) sont également très visibles dans l’agroalimentaire. Comme l’explique un document détaillé de l’Anses publié le 9 juin 2020, les nanomatériaux sont utilisés en tant qu’additifs et dans la fabrication d’emballages. Ils sont également présents en qualité d’ingrédients à vocation nutritive.

Dans notre pays, la déclaration des substances à l’état nanoparticulaire est obligatoire depuis 2013. Le registre R-Nano de l’Anses concerne les sociétés fabriquant, important et distribuant plus de 100 grammes de substances à l’état nanoparticulaire chaque année. Ainsi, ces mêmes sociétés doivent détailler l’identité de ces substances. Or, malgré ce registre, des problèmes d’identification et de traçabilité subsistent.

37 substances, 900 produits alimentaires

Dans son document, l’Anses dit avoir identifié dans la littérature scientifique pas moins de 37 substances présentes dans l’alimentation. Sept d’entre elles sont avérées, dont le carbonate de calcium, le dioxyde de titane ou encore les silices amorphes synthétiques. Les trente autres font simplement l’objet de suspicions comme l’or, l’aluminium, l’argent ou encore les sels de sodium. Par ailleurs, cette identification est intervenue après l’interdiction de l’additif E171 en France, en vigueur depuis le 1er janvier 2020.

L’intégration de ces nanomatériaux concernerait pas moins de 900 produits alimentaires. Les aliments les plus concernés sont le lait infantile (25,6%), les confiseries (15,6%) ainsi que les céréales du petit-déjeuner (14,8%). Citons également les barres céréalières (12,9%), les viennoiseries ou encore les desserts surgelés (10,9%).

Étudier les risques sanitaires

Le fait est que les risques concernant la santé humaine sont méconnus. Ainsi, l’Anses indique que la prochaine étape sera d’étudier ces mêmes risques. En attendant, l’agence reste sur ses anciennes positions et conseille de limiter l’exposition des consommateurs. Autrement dit, il s’agit d’éviter les usages superflus de nanomatériaux dans l’alimentation. Or, cela est possible en favorisant le choix de produits « sûrs ».

L’Anses estime qu’en fonction de leurs propriétés, les substances contenant des nanomatériaux manufacturés doivent faire l’objet d’une approche adaptée. Ainsi, il est question de sélectionner plusieurs nanomatériaux afin de proposer une méthodologie d’évaluation des risques. Les premiers résultats de cette étude sont attendus d’ici le début de l’année prochaine.

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Source : SciencePost


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