Effet Belle au bois dormant : les tardigrades cessent de vieillir lorsqu’ils sont congelés


Les tardigrades sont célèbres pour leur capacité à résister à toutes sortes d’environnements extrêmes, et les scientifiques continuent de découvrir des choses fascinantes sur ces incroyables pouvoirs de survie.

Le physique rond et dodu et les pattes courtes du tardigrade observé au microscope. (Ralph Schill / Université de Stuttgart)

Une nouvelle étude s’est penchée sur leur capacité à supporter des températures glaciales et elle a montré pour la première fois qu’ils sont capables d’arrêter leur horloge interne pour stopper le processus de vieillissement.

Également connus sous le nom d’ourson d’eau, ces tardigrades pratiquement invincibles possèdent des capacités uniques en matière de survie. Ils sont capables d’endurer des températures d’ébullition et de congélation, de faire face à des pressions écrasantes au fond de l’océan et de survivre dans le vide de l’espace. Des études ont même suggéré qu’ils pourraient vivre pour voir notre Soleil mourir.

Ils ont la capacité d’entrer dans un état réversible d’animation suspendue, mettant leur métabolisme en attente jusqu’à ce que les conditions reviennent à la normale. Le mois dernier, une étude intéressante a révélé comment les tardigrades survivent sans eau, grâce à un ensemble de protéines qui s’assemblent pour former des filaments protecteurs qui protègent les cellules contre le stress de la déshydratation.

Cet état desséché est connu sous le nom d’anhydrobiose, et en 2019, des scientifiques de l’Université de Stuttgart (Allemagne) ont montré que les tardigrades peuvent survivre ainsi pendant de nombreuses années grâce à ce qu’ils appellent l’effet « Belle au bois dormant », en référence au conte de fées sur la princesse sans âge réveillée de son sommeil.

Selon Ralph Schill, auteur de l’étude (lien plus bas) à l’université de Stuttgart :

Pendant les périodes d’inactivité, l’horloge interne s’arrête et ne se remet en marche que lorsque l’organisme est réactivé. Ainsi, les tardigrades, qui ne vivent habituellement que quelques mois sans période de repos, peuvent vivre pendant plusieurs années, voire des décennies.

Tardigrades au microscope permettant aux chercheurs d’étudier leur (in)activité. (Ralph Schill / Université de Stuttgart)

Les scientifiques sont toutefois restés dubitatifs quant à savoir si les tardigrades sont également capables de stopper le processus de vieillissement lorsqu’ils sont congelés, un état connu sous le nom de cryobiose. La même équipe a donc pris un groupe de plus de 500 tardigrades et les a soumis à des cycles répétés de congélation et de décongélation, jusqu’à ce que tous les animaux soient morts. Pendant ce temps, un autre groupe de tardigrades était maintenu à température ambiante.

Les tardigrades congelés par intermittence ont vécu deux fois plus longtemps que le groupe témoin, mais lorsque les scientifiques ont exclu le temps de congélation, les créatures avaient une durée de vie similaire. L’équipe considère qu’il s’agit de la première preuve que l’hypothèse de la « Belle au bois dormant » s’applique également à la cryobiose, et de la preuve que les tardigrades ne vieillissent pas lorsqu’ils sont congelés.

Schill de conclure :

Donc, même dans la glace, les tardigrades arrêtent leur horloge interne comme la Belle au bois dormant.

L’étude publiée dans Journal of Zoology : Reduced ageing in the frozen state in the tardigrade Milnesium inceptum (Eutardigrada: Apochela) et présentée sur le site de l’Université de Stuttgart : Sleeping Beauty in an ice cube: How tardigrades survive freezing temperatures.

Lire aussi : Un nouveau mécanisme explique comment les Tardigrades survivent à des conditions extrêmes

Source : GuruMeditation


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