L’histoire étrange du célèbre squelette “extraterrestre”


Les chasseurs d’ovnis pourraient être déçus.

L’endroit : Désert d’Atacama, Chili. L’année : 2003. Un homme du coin, Oscar Muñoz, cherchait des babioles laissées dans la ville abandonnée de La Noria quand, selon le site d’ovnis OpenMinds, il a aperçu un tissu blanc noué avec un ruban violet. À l’intérieur, il a trouvé un squelette miniature, de la longueur d’un stylo, avec un crâne allongé et le mauvais nombre de côtes. Serait-ce un extraterrestre ? Les chasseurs d’ovnis et les scientifiques se sont interrogés sur la vraie nature de ce squelette, surnommé “l’humanoïde Atacama” ou simplement “Ata”, depuis. Le 22 mars 2018, une équipe de recherche a présenté les conclusions les plus complètes à ce jour. Le verdict ? Certainement pas un extraterrestre.

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Malgré les reportages sensationnels d’un tabloïd local, l’histoire n’a vraiment pris de l’ampleur qu’en 2013, lorsque le documentaire sur les ovnis “Sirius” a montré que les agences gouvernementales cachaient l’existence d’une visite extraterrestre. L’immunologiste Gary P. Nolan, Ph. D., de l’Université de Stanford, a entendu parler du film alors qu’il était encore en production et a proposé d’examiner l’ADN d’Ata. Le propriétaire du spécimen a accepté les radiographies et les échantillons de moelle osseuse, et Nolan s’est mis au travail.

Ce qu’il a trouvé était déconcertant. Au lieu des 12 côtes standard, Ata en avait 10. Il a montré le crâne au radiologue pédiatrique Ralph Lachman, qui, comme M. Nolan l’a dit à Science Magazine, “a littéralement écrit le livre sur les troubles osseux pédiatriques”. M. Lachman a dit que c’était comme s’il n’avait jamais rien vu. Et les radios ? Malgré la petite taille d’Ata, qui correspond à celle d’un fœtus de 22 semaines, ils ont montré que le développement osseux était équivalent à celui d’un enfant de 6 à 8 ans. “Comment expliquez-vous que quelque chose de 15 cm de haut ait survécu à une période de temps qui lui aurait permis de survivre il y a cent ou mille ans ?” A dit Gary Nolan dans le documentaire.

Mais une chose était certaine : les os étaient humains. Ata est mort assez récemment – il y a 500 ans ou moins – pour fournir un ADN de grande qualité, dont les chercheurs ont trouvé qu’il correspondait de près à un génome humain de référence, et même indiquer que la mère d’Ata était originaire du Chili. Pourtant, beaucoup d’autres questions sont restées sans réponse.

Une tragédie vieille de 500 ans

Pour la nouvelle étude, publiée en ligne dans la revue Genome Research, le biologiste Atul Butte de l’Université de Californie à San Francisco s’est joint à la bataille. Lui et d’autres chercheurs ont tenté de séquencer l’ensemble du génome d’Ata et ont été en mesure de parvenir à de nombreuses autres conclusions sur le squelette. Ata était une femme, d’abord.

Sanchita Bhattacharya, une chercheuse du laboratoire du Dr Butte, a découvert 54 mutations rares dans l’ADN d’Ata qui, selon elle, pourraient arrêter un gène. Beaucoup de ces gènes jouent un rôle dans la formation du squelette – ce qui n’est pas surprenant – et certains sont familiers, comme ceux du nanisme, de la scoliose et même d’un nombre inhabituel de côtes. Mais certains n’étaient pas familiers. Il est possible qu’Ata ait eu une mutation génétique inconnue de la science qui a fait mûrir son squelette trop rapidement, ce qui pourrait l’avoir amenée à mourir dans l’utérus.

Si Ata était un mort-né, ces mutations inédites ont un sens. Selon le New York Times, les scientifiques n’étudient généralement pas l’ADN des morts-nés, et il est possible que celles d’aujourd’hui impliquent – ou soient le résultat – de variations de ces mutations. C’est peut-être ce qui pousse les scientifiques à y repenser.

Ata est certainement inhabituelle, mais c’est une humaine inhabituelle. Pas besoin de théories extraterrestres.

Lire aussi : Le désert d’Atacama dévoile d’autres secrets plus anciens

Source : Curiosity – Traduit par Anguille sous roche


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