Air Protein – Une entreprise utilise une technologie de l’ère spatiale pour créer de la viande à partir de l’air

Créer de la viande littéralement à partir de l’air semble être une technologie que l’on ne s’attend à voir que dans les films de science-fiction, mais selon Air Protein, elle est bien réelle et viable.

Photo : Emerson Vieira/Unsplash

Air Protein, la start-up à l’origine du projet de viande à base d’air, a été cofondée par le Dr Lisa Dyson, physicienne de recherche et consultante en stratégie primée, dans le but de produire des alternatives à la viande.

Ces alternatives végétales à la viande, comme Impossible Foods ou Beyond Meat, font fureur aujourd’hui et sont présentées comme l’avenir durable de l’industrie de la viande, mais Air Protein porte la durabilité à un tout autre niveau avec ses protéines aériennes. Ils s’appuient essentiellement sur un ensemble de microbes capables de convertir le CO2 en acides aminés, le produit final étant une farine à base de protéines qui peut être utilisée pour fabriquer toute une série de produits sans viande.

“C’est une réimagination de la fermentation”, a déclaré Lisa Dyson, PDG d’Air Protein, pour décrire le processus. “Elle est réimaginée d’une manière qui la rend négative en carbone. Aujourd’hui, la fermentation produit du CO2. En revanche, nos cultures consomment des éléments de l’air et sont capables de fabriquer une farine nutritive qui est négative en carbone.”

Air Protein est la seule startup actuellement impliquée dans la fabrication de protéines à partir de l’air, mais sa technologie a été inspirée par des recherches menées par la NASA dans les années 1960. Ils essayaient de trouver des moyens pour que les astronautes puissent cultiver leur propre nourriture lors des voyages spatiaux et ont découvert ces microbes, appelés hydrogentrophes, qui, dans les bonnes circonstances, se nourrissaient de CO2 et produisaient des acides aminés.

“Avance rapide jusqu’au moment où le Dr John Reed et moi-même avons cherché à savoir comment avoir un impact positif sur la question du changement climatique”, a déclaré Dyson au New Food Magazine. “Nous réfléchissions au même problème – espace minimal, temps minimal pour produire de la nourriture – mais dans un contexte différent. C’est ce qui nous a permis de voir que cette approche très différente pouvait réellement répondre aux besoins actuels du monde. Nous avons pu tirer parti de la réflexion des scientifiques de la NASA dans un contexte complètement différent.”

Le processus en coulisses est évidemment beaucoup plus compliqué que ce qu’Air Protein a révélé jusqu’à présent, mais la société affirme qu’il s’agit également du moyen le plus durable de produire des protéines à l’heure actuelle. La “magie” se produit dans ces cuves verticales géantes qui occupent beaucoup moins de terrain que le pâturage ou la culture de plantes, et l’énergie nécessaire au processus de fermentation provient de sources renouvelables. Selon M. Dyson, cette méthode est donc à la fois moins chère et plus durable que les autres alternatives à la viande.

“L’un est que les intrants clés sont des éléments de l’air que nous respirons, donc ils sont abondants et autour de nous”, a déclaré le PDG d’Air Protein. “Et l’autre est que l’énergie renouvelable est un autre intrant clé. La beauté de cela est que l’énergie renouvelable devient de plus en plus abondante et de moins en moins chère.”

“Si vous voulez comparer notre processus de production à celui de la production de soja, il faudrait une ferme de soja de la taille du Texas, un État énorme en termes de superficie aux États-Unis, pour vous donner la même quantité de protéines qu’une ferme d’Air Protein de la taille de Walt Disney World”, a ajouté Dyson.

Le temps de production est un autre avantage clé des protéines aéro-sourcées par rapport à la viande conventionnelle et à ses nombreuses alternatives végétales. La farine riche en protéines peut être produite en quelques jours, alors qu’il faut des années pour élever du bétail et des mois et des ressources pour faire pousser des cultures.

Mais le monde est-il prêt pour des protéines produites par des microbes dévoreurs de CO2 ? Air Protein le pense certainement, et si l’on en croit les tendances actuelles dans l’industrie alimentaire, elle a raison d’être confiante. Les alternatives à la viande attirent d’importants financements, et la demande des consommateurs soucieux de l’environnement est certainement là, il s’agit donc simplement de créer un produit suffisamment bon. Air Protein décrit ses produits comme étant “hautement nutritifs, durables et délicieux”, mais nous devrons attendre de voir ce que le marché en pensera lorsqu’ils arriveront dans les rayons des magasins.

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Source : Oddity Central – Traduit par Anguille sous roche