Des canons électromagnétiques bientôt sur les champs de bataille ?


Largement popularisé par un jeu vidéo datant de la fin des années 1990, le canon électromagnétique (ou railgun) fait aujourd’hui l’objet de recherches aux quatre coins du monde.

Le railgun de 32 mégajoules de l’office de recherche navale de l’US Navy. Crédits US Navy

Si le concept présente le défaut de nécessiter énormément d’électricité, plusieurs autres avantages le rendent très intéressant pour les armées du monde.

Plus d’avantages que d’inconvénients

Quake III Arena (1999) était un jeu vidéo de tir à la première personne dans lequel une arme jusqu’alors inédite avait fait son apparition. Il s’agissait du railgun, un genre de fusil électrique très puissant. Les créateurs du jeu avaient alors déclaré s’être inspirés du film L’Effaceur (1996) avec Arnold Schwarzenegger pour la création du railgun. Lorsque le joueur faisait feu, l’arme lançait à grande vitesse un projectile en spirale dont la trajectoire était parfaitement droite. À l’époque, cette technologie avait suscité l’intérêt des joueurs, car elle permettait de venir à bout d’ennemis sur de longues distances ou encore à travers différents obstacles tels que les murs.

Ce concept issu de la science-fiction se retrouve aujourd’hui dans le monde réel. Ces concepts ont alors recours à un champ magnétique de source électrique afin de projeter une munition à grande vitesse. La puissance de l’arme est phénoménale, mais comporte tout de même un défaut de taille. En effet, elle nécessite une immense quantité d’électricité pour fonctionner.

Malgré ce défaut important, plusieurs avantages sont à noter. Citons notamment une meilleure portée, précision et vitesse. Par ailleurs, cette arme peut en théorie venir à bout de n’importe quel blindage. Par ailleurs, le canon électromagnétique permettrait de se passer d’explosifs pour une plus grande sécurité, notamment lors du transport et de l’utilisation.

Le railgun, une arme popularisée par le jeu Quake III Arena. Crédits : capture YouTube / Joel

Un institut européen à la pointe

Aujourd’hui, divers pays mènent des recherches pour concevoir le railgun parfait, à savoir les États-Unis (avec un prototype de 32 mégajoules illustré en photo principale), la Russie, la Chine, mais également l’Inde. En Europe, certains scientifiques sont aussi sur le coup, notamment ceux de l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL). Fondé en 1958, ce centre de recherche pour la science et la défense est en effet à la tête du projet Projectiles for Increased Long-range effects Using Electro-Magnetic railgun (PILUM).

Dans une publication sur son site officiel, l’ISL qualifie le railgun comme étant une technologie de rupture fondamentale pour l’artillerie. L’institut a notamment mis au point le Rafira, une arme capable de lancer des projectiles d’une centaine de grammes à des vitesses de plus de 2400 m/s. Selon les responsables du projet, l’engin sert à étudier le potentiel d’une utilisation sur des navires dans la lutte antiaérienne dans l’objectif de contrer des missiles ennemis, notamment hypersoniques. En 2022, lors du salon Eurosatory, l’ISL avait également dévoilé trois types de munitions pouvant être utilisées sur un railgun.

Outre ce développement militaire, d’autres applications sont également à l’étude, notamment dans le domaine spatial. En effet, des canons électromagnétiques pourraient un jour lancer des microsatellites ou de petites météorites factices sur des prototypes de satellites dans le but de tester leur résistance.

Lire aussi : Les vulnérabilités d’une société de haute technologie

Source : Sciencepost


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