Facebook aime les «profils fantômes»


Noms, photos, numéros de téléphone, adresses… le réseau social ne se prive pas pour collecter les informations des personnes non-inscrites. À leur insu.

Partager une photo de son enfant sur Facebook, à l’instar du nouveau challenge en vogue sur le réseau social, peut paraître innocent et sans conséquences. Mais ces photos peuvent être récupérées et vendues à des fins commerciales, comme le rappelle Olivier Bogaert, commissaire de la Computer Crime Unit.

Parallèlement, et c’est souvent ignoré par le public, le réseau social collecte des informations sur les personnes non-membres, créant ainsi ce que l’on appelle des « profils fantômes ». Et ce, à partir des informations que les personnes inscrites donnent sans s’en rendre compte : le nom et prénom d’une personne par Messenger, les numéros de téléphone, adresses et autres en synchronisant son carnet d’adresses à l’aide de son smartphone, ou encore en partageant des photos contenant des personnes non-membres.

1.200 pages d’information sur un non-membre

Beaucoup pensaient donc qu’il suffisait de ne pas s’inscrire sur le site pour être protégé, mais en réalité c’est inefficace comme l’a révélé en 2014 un étudiant autrichien, Max Scherm. Le jeune homme non-membre du site a demandé à Facebook de lui transmettre toutes les informations sur sa personne. Il a eu la surprise de recevoir un CD contenant plus de 1.200 pages ! Il a déclaré après avoir lu ces documents, « cela signifie que Facebook rassemble une masse importante de données concernant une personne sans aucun consentement ni notification. Ces informations peuvent constituer des données sensibles comme une opinion politique, religieuse, philosophique, l’orientation sexuelle et plus encore ». Le réseau social a répondu que ces informations sur les membres non-inscrits étaient données avec le consentement des personnes membres et que c’était à elles de contrôler les informations qu’elles exposaient sur leurs proches.

Danger pour nos enfants

Ce nouveau challenge qui consiste pour les parents à partager trois photos de leurs enfants puis de nominer dix autres parents pour qu’ils fassent de même constitue donc un risque pour ces enfants. Facebook pourrait par ces photos constituer une banque de données sur les enfants. Quand ils s’inscriraient quelques années plus tard sur le réseau social, il se pourrait qu’il en sache déjà beaucoup sur la vie de ces jeunes, exposés sans le vouloir dès leur plus jeune âge.

Source : Le Soir


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *