Hewlett-Packard vient de recevoir 2 milliards de dollars pour fabriquer un système de surveillance par l’IA pour la NSA


Et répondre à “leurs besoins croissants en matière de gestion des données”.

Les programmes de surveillance nationale pourraient bénéficier d’une mise à niveau de l’IA.

L’Agence nationale de sécurité des États-Unis vient d’attribuer un contrat de 2 milliards de dollars à Hewlett Packard Enterprise pour développer une puissance de calcul haute performance que l’agence utilisera pour atteindre ses besoins en matière d’analyse de données et d’intelligence artificielle, selon un communiqué de l’entreprise publié mercredi.

Cependant, il est important de garder à l’esprit que la NSA a fait pression à plusieurs reprises pour avoir accès aux informations privées des entreprises de télécommunications et des serveurs Internet, ce qui pourrait signifier qu’une mise à niveau majeure est en préparation pour la surveillance des gens ordinaires.

La NSA améliore sa gestion des données grâce à l’IA

Au cours du contrat de dix ans, la NSA paiera pour utiliser la technologie informatique de HSE, qui construira également une nouvelle plateforme associant les serveurs ProLiant de la société à son système de stockage de données Apollo. Combiné, le nouveau système “ingérera et traitera de grands volumes de données, et supportera des capacités d’apprentissage profond et d’intelligence artificielle”, peut-on lire dans le communiqué de presse de la société. L’objectif est que HSE offre à la NSA une plateforme sécurisée et flexible qui répond à “ses besoins croissants en matière de gestion des données”. Apporter des capacités d’apprentissage automatique, d’analyse et d’intelligence artificielle à une telle tâche nécessite des systèmes de calcul haute performance (HPC), a déclaré le directeur général et vice-président principal de HPC et Mission Critical Solutions (MCS) pour HPE, dans un rapport de Defense News. “Les clients exigent des capacités HPC sur leurs projets les plus gourmands en données, combinées à une gestion facile, simple et agile.”

Cependant, l’objectif de ces capacités de calcul haute performance et d’analyse de données pourrait s’avérer amplifier les capacités de surveillance de la NSA, qui sont déjà de taille. En 2013, selon un rapport du Guardian, la NSA a demandé à Verizon Business Network Services de lui fournir des informations très sensibles sur tous les appels téléphoniques nationaux et internationaux passés par ses clients aux États-Unis, pendant une période de trois mois. Cette directive a été sanctionnée par un tribunal secret dont la juridiction inclut la surveillance gouvernementale dans les affaires de sécurité nationale. Elle oblige Verizon à révéler qui a passé chaque appel, qui a appelé, quand il a été passé et combien de temps il s’est poursuivi, avec la possibilité d’inclure également la localisation des deux parties. Selon un rapport du New York Times, ces directives relatives aux “métadonnées” se sont présentées aux portes proverbiales des grandes entreprises de télécommunications depuis au moins sept ans, dès 2006.

La NSA s’est engagée dans une surveillance de masse

La NSA a également obtenu un accès direct aux serveurs centraux des principaux serveurs Internet, ce qui aurait permis de recueillir des informations sur des cibles de surveillance à l’étranger, ainsi que sur des personnes situées à un ou deux degrés de distance de ces cibles. Cela permettrait à la NSA de commencer par une journaliste au Royaume-Uni, puis de parcourir ses courriels, ses vidéos, ses photos, son historique Internet et ses publications sur les médias sociaux – pour ensuite obtenir les mêmes informations pour tous les contacts de la journaliste, et tous les membres de leurs contacts, et ainsi de suite.

Soyons clairs : il s’agit moins de l’ingérence du gouvernement dans les activités des grandes entreprises de communication que de l’ambition dont la NSA a fait preuve à l’aube des années vingt. Avancez de huit ans, à une époque où les médias sociaux, guidés par des logiciels d’analyse de données et des algorithmes d’intelligence artificielle, et il est facile de voir que la façon dont nous percevons et participons à la société s’est transformée pour de bon. S’il est fascinant d’observer l’évolution de l’intelligence artificielle et du stockage des données, il faut aussi se demander ce qu’un logiciel d’IA très avancé, qui transforme notre monde social, peut faire entre les mains d’une agence connue pour être l’une des entités de surveillance les plus acharnées jamais vues.

Lire aussi : L’Australie adopte un projet de loi ambitieux sur la surveillance d’Internet

Source : Intersting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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