La Chine construit deux nouveaux réacteurs nucléaires dans le plus grand secret, ce qui inquiète les experts


Deux nouveaux réacteurs nucléaires sont en cours de construction sur l’île de Changbiao, sur le littoral chinois. Leur mise en service est prévue respectivement en 2023 et 2026.

L’ouverture de ces réacteurs nucléaires inquiète cependant certains experts, car ils sont d’un type particulier qui crée plus de combustible nucléaire qu’ils n’en consomment, rapporte Al Jazeera. L’un des produits de ces réacteurs est le plutonium et l’inquiétude est liée à la possibilité qu’il soit utilisé dans des armes nucléaires.

Les deux réacteurs sont du type China Fast Reactor 600 (CFR-600). Les réacteurs rapides étaient populaires dans les années 1960 et 1970 dans plusieurs pays, mais la plupart d’entre eux ont été mis hors service. Actuellement, il existe deux réacteurs commerciaux en Russie et deux réacteurs d’essai en Inde et au Japon. Le premier réacteur nucléaire chinois, le China Experimental Fast Reactor, a achevé un premier cycle d’exploitation d’essai en décembre 2020.

La grande majorité des réacteurs nucléaires utilisent de l’eau pour refroidir les réactions et ralentir les neutrons libérés par la réaction. Dans les réacteurs rapides tels que ceux-ci, on utilise plutôt du sodium liquide. Cette approche présente des difficultés, mais l’avantage est l’augmentation spectaculaire de l’efficacité de la production d’énergie.

Les réacteurs à eau légère ont tendance à extraire moins de 1 % de l’énergie de l’uranium présent dans le réacteur. Les réacteurs rapides ont une efficacité 100 fois supérieure, extrayant presque toute l’énergie possible du combustible d’uranium ou de thorium. Les CFR-600 sont des réacteurs rapides refroidis au sodium dont le principal inconvénient est que les fuites de sodium sont souvent fréquentes.

En 2006, les États-Unis, la France et le Japon ont conclu un accord pour la recherche et le développement de réacteurs rapides refroidis au sodium, mais aucun nouveau réacteur n’est actuellement prévu. Le CFR-600 produira du plutonium. Le plutonium peut être utilisé comme combustible pour d’autres réacteurs nucléaires, mais il peut également être utilisé dans les ogives nucléaires.

Les experts du Nonproliferation Policy Education Center de Washington tentent de mettre en évidence cette préoccupation potentielle. Jusqu’en 2017, la Chine a participé à la déclaration volontaire annuelle de plutonium civil à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

« En exploitant ce plutonium militaire et l’uranium et le tritium hautement enrichis auxquels la Chine peut facilement accéder ou qu’elle peut fabriquer, Pékin pourrait, d’ici 2030, assembler de manière prudente un arsenal de 1 270 ogives (presque autant que ce que les États-Unis ont actuellement déployé sur leurs missiles intercontinentaux) », indique le rapport du Nonproliferation Policy Education Center.

La Chine dispose d’environ 300 à 350 armes nucléaires. Les relations entre les États-Unis et la Chine restent tendues et il n’est pas certain que des discussions sérieuses sur la réduction du risque nucléaire aient lieu dans un avenir proche.

Lire aussi : La Chine présente des « super-soldats » équipés de combinaisons d’exosquelette sur une frontière très contestée

Source : IFLScience – Traduit par Anguille sous roche


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1 réponse

  1. Bruno dit :

    Ou l’utiliser dans l’espace extra-planétaire

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