La Chine est en train de créer votre jumeau numérique complet (ADN compris)


Suite au scandale du piratage de l’Office of Personnel Management (OPM) en 2015, il serait tentant de croire que le Parti communiste chinois (PCC) se contente de collecter des renseignements sur les Américains qui sont en lien avec le gouvernement… rien de plus.

En réalité, tout cela va beaucoup plus loin. Les services de renseignement chinois ont largement dépassé le stéréotype hollywoodien d’une pochette en carton contenant toutes nos informations biographiques avec une photo de nous en noir et blanc, dans une situation compromettante éventuellement. La Chine est en train de créer des dossiers numériques complets sur tous les ressortissants américains, tous les Occidentaux.

Cela peut inclure l’historique de vos recherches sur le Web, la totalité de vos achats en ligne, votre dossier médical complet, tous vos textes et autres publications sur la Toile, bref l’ensemble des traces que vous laissez derrière vous. Un élément qui commence à aller au-delà du numérique, l’ADN des cellules. Comment l’obtiennent-ils ? Peut-être en accédant illégalement aux dossiers médicaux, peut-être en utilisant les échantillons biologiques volontairement donnés dans le cadre d’une recherche innocente sur sa lignée familiale. Des intentions obscures et inquiétantes sont en jeu.

Aucun garde-fou juridique

Certains pourraient dire : « Et alors ? Où est le problème ? Amazon et Google le font déjà ! » Peut-être, mais ce que l’intelligence chinoise prévoit pour la population mondiale, c’est la mise en place d’une domination numérique concrète permettant de cartographier chaque personne, jusqu’à son patrimoine génétique. Cela se fait à une échelle bien supérieure à celle à laquelle aspirent Facebook et les autres Big Tech. Il existe des garde-fous juridiques en matière de vie privée et de libertés civiles en Occident qui limitent jusqu’aux rêves les plus aventureux de Mark Zuckerberg.

Cette absence de garde-fous juridiques pour le PCC, combinée à l’absence de toute déontologie, d’empathie ou de valeurs religieuses, est ce qui distingue la Chine des objectifs et des rêves les plus inavoués d’une Big Tech. Bien que les médias sociaux américains (et la communauté du renseignement américain) aient initialement établi le cadre, les principes et l’analyse du Big Data, l’appareil d’État chinois a élaboré à une échelle bien plus importante la façon d’exploiter la présence d’une personne en ligne pour contrôler et conditionner son comportement. Internet offre au PCC les moyens de mettre en place un système de récompenses ou de pénalités, le florissant système de crédit social.

Dans l’environnement actuel, après quelques pénalités et récompenses, il semble que la majorité de la population mondiale pourrait s’y conformer. C’est notre nature humaine innée, mais c’est surtout la pente glissante vers un totalitarisme plus vicieux.

La route de la soie numérique chinoise

Les principaux acteurs de cette stratégie numérique sont les unités en première ligne du PCC telles que TikTok, Huawei, DJI (le premier fabricant mondial de drones), etc.

À partir des années 1950, l’intelligence américaine a déployé avec parcimonie des sociétés écran pour mener ses activités d’espionnage. D’une certaine façon, la Chine s’inspire du renseignement américain. Mais, dans la version revisitée du PCC, toutes les sociétés chinoises mènent ce type d’activités. C’est une exigence légale de leur existence. En vertu de la législation du régime, toutes les entreprises chinoises sont de facto détenues majoritairement par l’État. Elles sont donc tenues de répondre aux exigences du PCC. De ce fait, l’espionnage chinois connaît une ampleur sans précédent.

Il est étrange, intéressant et amusant de constater que le PCC, qui a encouragé la naissance et l’expansion de ces entreprises, s’inquiète aujourd’hui de leur croissance et de leur influence, ainsi que de celle de leurs dirigeants. Jack Ma en est l’exemple frappant. L’administration Trump a initié des mesures agressives pour contrôler les échanges commerciaux entre les États-Unis et un grand nombre d’entreprises chinoises. De même l’administration Biden a récemment mis en place une « liste noire des entreprises à proscrire ». Un outil opaque, certes, mais très offensif.

Dernièrement, les instances décisionnaires du groupe Costco [chaîne de magasins de vente en gros, ndlr.] ont fait le choix peu judicieux de proposer des drones DJI dans leurs magasins. Bien que le groupe ait écouté les critiques, fait preuve de transparence et exprimé des inquiétudes, il a continué à proposer les produits DJI. Mais, cette saison, un autre produit non-DJI est apparu dans leurs rayons – ce qui pourrait être l’indice d’une transition vers de nouveaux produits et une volonté de la part du groupe de montrer un certain engagement pour bloquer DJI.

Mais si l’on y regarde de plus près, l’origine du nouveau drone non-DJI est toujours Shenzhen, la ville même où le n°1 mondial DJI a son vaste et unique siège social.

Comment les drones DJI fonctionnent-ils pour fournir un maximum de renseignements sur chacun d’entre nous ?

Les drones DJI sont désormais les éléments volants d’un réseau mondial qui partagent des centaines de données en direct ou en rediffusion avec des serveurs en Chine. Nous autorisons ces « aspirateurs à informations » (qui ont les mêmes capacités de stockage que les enregistreurs de données de vol des avions de ligne) à collecter des données vidéo ou audio, repérer des ondes émises par d’autres machines, capter les signaux infrarouges, etc. Les options dont ils disposent sont inimaginables.

Que dire à ceux qui continueraient à dire « Ho hum… La belle affaire… » face à cette réalité ? Permettre à une puissance étrangère de voler dans notre espace aérien avec des aspirateurs volants de collecte de renseignements capables de cartographier l’ensemble de notre environnement est une très mauvaise idée. La Chine nous permettrait-elle de faire cela dans son espace aérien ? C’est peu probable.

Dans quel but ?

Tout cela est peut-être réel, mais encore une fois, et alors ? Selon les confidences d’un haut responsable du renseignement américain le comportement de l’État chinois facilite la tâche de la Five Eyes Community. [FVEY : Australie, Canada, Royaume-Uni, États-Unis et Nouvelle-Zélande, ndlr.] Car le Groupe des cinq n’aura qu’à récupérer toutes ces informations une fois qu’elle les aura recueillies. C’est une façon d’envisager la situation et une stratégie possible, mais c’est prendre un pari des plus risqués.

En fusionnant toutes ces informations avec celles sur l’ADN, la Chine pourrait (peut-être y travaille-t-elle déjà) propager un virus qui ciblerait précisément les groupes ethniques non-chinois. Au vu de son programme et de ses stratégies, cette hypothèse est réaliste et entre tout à fait dans les champs du possible.

En réalité, quand un État impitoyable et totalitaire, déterminé à dominer le monde, à faire tomber la première puissance mondiale, commence à créer des jumeaux numériques (et biologiques) de nos corps, ça ne présage rien de bon. Rien.

Le colonel (retraité) John Mills a longtemps travaillé pour les services de sécurité nationale américains, sous cinq périodes : la guerre froide, les dividendes de la paix, la guerre globale contre la terreur, le monde de chaos, et maintenant la compétition entre les grandes puissances. Il est l’ancien directeur de la Politique de la cybersécurité, de la Stratégie et des Affaires internationales au Département de la Défense. ColonelRETJohn sur GETTR, Daily Missive sur Telegram

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Source : The Epoch Times


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