L’armée américaine va recevoir les lunettes de combat de Microsoft, d’une valeur de 21,9 milliards de dollars
L’accord est conclu malgré les demandes formulées depuis des années par les employés techniques de Microsoft pour que l’accord militaire soit résilié.
L’armée américaine teste la technologie HoloLens de Microsoft. Microsoft/US Army
L’armée américaine a décidé d’acheter des milliers de lunettes de combat HoloLens de Microsoft.
Microsoft commencerait à livrer certaines des 5 000 unités de lunettes du système intégré de renforcement visuel (IVAS) après “des résultats encourageants des tests sur le terrain”, a rapporté Bloomberg jeudi.
Douglas Bush, secrétaire adjoint aux acquisitions, a maintenant “autorisé l’armée à commencer à accepter” la nouvelle technologie, a déclaré Jamal Beck, porte-parole de l’armée américaine.
La première commande de 5 000 lunettes avait été mise en attente en raison de réserves concernant leurs performances en mars 2021.
Ces lunettes de réalité augmentée, qui sont une version modifiée des lunettes HoloLens, offrent à l’utilisateur un “affichage tête haute”, ou un hologramme projeté sur son environnement, qui fournit des informations supplémentaires par rapport à ce qu’il peut déjà voir.
Les lunettes HoloLens coûtent 3 500 dollars chacune et sont vendues en magasin. Ces lunettes sont utilisées par la NASA et dans un certain nombre de secteurs, notamment celui des soins de santé.
Au cours des dix prochaines années, l’armée américaine prévoit de dépenser environ 21,9 milliards de dollars pour ces lunettes. Les lunettes ne subiront pas leur test final avant octobre, mais selon M. Bush, “l’armée reste convaincue que l’initiative sera couronnée de succès”.
L’accord est conclu en dépit des demandes formulées depuis des années par les employés techniques de Microsoft pour que l’accord militaire soit résilié.
Controverse entre l’armée américaine et les employés de Microsoft
En 2018, Microsoft et l’armée américaine ont négocié un accord initial d’une valeur de 480 millions de dollars.
Cependant, dans une lettre adressée au PDG de Microsoft Satya Nadella et au président Brad Smith, un groupe d’employés de Microsoft a exhorté l’entreprise à annuler le contrat parce que la technologie serait utilisée “pour aider les gens à tuer”.
Des mois plus tard, en 2019, les travailleurs ont déclaré que l’entreprise avait omis de divulguer aux ingénieurs “l’intention du logiciel qu’ils construisent”.
“Nous sommes alarmés par le fait que Microsoft travaille à fournir des technologies d’armement à l’armée américaine, aidant le gouvernement d’un pays’ à augmenter la létalité’ en utilisant des outils que nous avons construits”, ont tweeté les travailleurs dans une lettre. “Nous n’avons pas signé pour développer des armes, et nous exigeons d’avoir notre mot à dire sur la façon dont notre travail est utilisé.”
Le 26 octobre 2018, Smith a répondu dans un billet de blog en disant que l’entreprise croit en “la défense solide des États-Unis” et qu’elle veut que les personnes “qui les défendent aient accès aux meilleures technologies de la nation”.
“Dans le même temps, nous [les employés de Microsoft] apprécions que la technologie crée de nouvelles questions éthiques et politiques que le pays doit aborder de manière réfléchie et sage. C’est pourquoi il est important que nous nous engagions, en tant qu’entreprise, dans le dialogue public sur ces questions.”
Des technologies comme l’intelligence artificielle, la réalité augmentée et d’autres posent des questions nouvelles et cruciales, comme celle de savoir si les armes autonomes sont possibles ou non. Et le syndicat des employés de Microsoft a “discuté de ces questions avec les gouvernements”, peut-on lire sur le blog.
“Nous avons compris qu’aucune armée au monde ne veut se réveiller pour découvrir que des machines ont déclenché une guerre”, a déclaré Smith dans le billet de blog.
“Mais nous ne pouvons pas nous attendre à ce que ces nouveaux développements soient abordés de manière judicieuse si les personnes du secteur technologique qui en savent le plus sur la technologie se retirent de la conversation.”
Microsoft n’a pas officiellement publié de déclaration concernant les préoccupations des employés.
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Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche
