Le toucher de Midas : Un nouveau matériau en mousse permet aux robots de « sentir » et de s’auto-réparer


Selon les chercheurs, AiFoam est le signe d’un nouveau paradigme pour l’interaction homme-robot.

AiFoam appliqué à une main robotisée. NUS/YouTube

Des chercheurs de l’université nationale de Singapour (NUS) ont mis au point un matériau en mousse intelligente qui permet aux mains des robots de s’autoréparer et de sentir les objets comme la peau humaine, explique un rapport de Reuters.

La mousse, appelée mousse innervée artificiellement ou AiFoam, est composée d’un polymère à haute élasticité dans lequel sont infusées des particules métalliques microscopiques et de minuscules électrodes, ce qui lui permet de reproduire le sens du toucher humain.

Lorsqu’une pression est appliquée au matériau, les particules métalliques se rapprochent les unes des autres, un changement qui est détecté et interprété par les électrodes reliées à un ordinateur.

Dans un communiqué de presse publié au début de l’année, le professeur adjoint du projet, Benjamin Tee, a déclaré : “Nous voulons montrer qu’il est possible de reproduire le sens du toucher humain dans un robot, ce qui ouvre un nouveau paradigme dans l’interaction entre l’homme et la machine pour de futures applications.”

“Cela peut également permettre aux utilisateurs de prothèses d’avoir une utilisation plus intuitive de leurs bras robotiques lorsqu’ils saisissent des objets”, a-t-il déclaré à Reuters.

Les chercheurs de la NUS affirment que leur matériau permettra à une main robotique de détecter la force et la direction d’un objet avec lequel elle entre en contact, une caractéristique qui rendra les robots plus intelligents ainsi que plus interactifs.

Programmer les robots pour qu’ils “sentent” les choses

AiFoam n’est pas le premier matériau capable de permettre aux robots d’avoir une perception tactile de leur environnement. Une équipe internationale de chercheurs a récemment utilisé des capteurs magnétiques et un film flexible magnétisé pour permettre aux robots de “sentir” également.

Une autre équipe de l’université Cornell a développé une alternative unique basée sur la robotique douce. En utilisant un robot gonflable avec une caméra à l’intérieur, ils ont entraîné un algorithme à détecter différents types de toucher humain sur la surface du robot avec une précision allant jusqu’à 96 %.

Toutes ces méthodes devraient permettre d’améliorer l’interaction entre les humains et les robots dans un contexte d’automatisation croissante de nos villes. Le rapport 2020 sur la robotique de l’IFR a montré que le nombre de robots opérant dans les usines du monde entier avait augmenté de 12 % l’année dernière, un chiffre qui devrait augmenter d’année en année.

Les chercheurs du NUS ont déclaré à Reuters que l’AiFoam est le premier matériau de ce type à offrir des propriétés d’autoréparation ainsi qu’une détection de proximité et de pression. Ils espèrent que ce matériau pourra être commercialisé et mis en pratique dans le monde entier au cours des cinq prochaines années.

La vidéo ci-dessous présente un résumé de la capacité d’AiFoam à permettre aux robots d’interagir intelligemment avec leur environnement.

Lire aussi : Un bras robotisé à retour tactile a permis à un homme de ressentir à nouveau le monde

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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