Un nouveau dispositif lunaire peut extraire 70 % de l’oxygène de la surface de la Lune


L’Europe déploiera le premier dispositif lunaire d’extraction d’oxygène dans les années 2030.

L’atterrisseur logistique de l’ESA. ESA/ATG-Medialab

L’Agence spatiale européenne (ESA) a sélectionné l’équipe qui concevra et construira la première charge utile expérimentale destinée à extraire l’oxygène de la surface de la Lune.

L’équipe de Thales Alenia Space, au Royaume-Uni, a été sélectionnée à l’issue d’un concours portant sur le meilleur dispositif d’extraction d’oxygène, comme le révèle un communiqué de l’ESA. La Direction de l’exploration humaine et robotique de l’ESA a choisi l’équipe dirigée par Thales après avoir évalué trois modèles concurrents.

De tels dispositifs peuvent contribuer à fournir aux futures missions de l’oxygène respirable ainsi que la propulsion des fusées. En avril dernier, la NASA a d’ailleurs réalisé une première historique en extrayant de l’oxygène de Mars grâce à un dispositif appelé MOXIE qui s’est envolé vers la planète rouge à bord du rover Persévérance.

Extraire de l’oxygène de la Lune

L’équipe de Thales Alenia Space va développer un petit équipement qui aidera l’ESA à évaluer si des modèles plus grands seraient réalisables sur la Lune.

Le modèle conçu par l’équipe sera capable d’extraire 50 à 100 grammes d’oxygène du régolithe lunaire, ce qui permettrait d’extraire environ 70 % de tout l’oxygène disponible. À titre de référence, 5 grammes d’oxygène sont suffisants pour permettre aux astronautes de respirer pendant environ 10 minutes.

Le dispositif d’extraction d’oxygène de l’ESA devra collecter tout l’oxygène en l’espace d’une dizaine de jours, car il fonctionnera à l’énergie solaire, qui sera fortement limitée lorsque le jour lunaire de quinze jours se transformera en nuit lunaire.

“La charge utile doit être compacte, de faible puissance et capable de voler sur une série d’atterrisseurs lunaires potentiels, y compris le grand atterrisseur logistique européen EL3 de l’ESA”, a déclaré David Binns, ingénieur système au centre de conception simultanée de l’ESA.

“La possibilité d’extraire de l’oxygène de la roche lunaire, ainsi que des métaux utilisables, changera la donne pour l’exploration lunaire, en permettant aux explorateurs internationaux qui doivent retourner sur la Lune de ‘vivre de la terre’ sans dépendre de lignes d’approvisionnement terrestres longues et coûteuses”, poursuivent-ils.

Une maquette grandeur nature sera envoyée sur la Lune dans les années 2030

Si tout se passe comme prévu, nous pourrions voir un modèle grandeur nature envoyé sur la Lune à bord de l’atterrisseur logistique de l’ESA au début des années 2030. Giorgio Magistrati, chef d’équipe à l’ESA, a expliqué que le dispositif de l’équipe de Thales ouvre la voie à “une usine ISRU à grande échelle en place sur la Lune au début de la décennie suivante”.

Le concept qui sous-tend le nouveau dispositif a déjà été éprouvé, de sorte que l’équipe de Thales Alenia dispose d’une base solide pour travailler. En effet, les échantillons rapportés de la Lune ont déjà confirmé que le régolithe lunaire est composé de 40 à 45 % d’oxygène en poids, sous forme d’oxydes. Le prototype d’usine à oxygène de l’ESA, installé dans le Laboratoire des matériaux et composants électriques de l’ESTEC, a présenté un processus basé sur l’électrolyse qui sépare le régolithe en métaux et en oxygène, lesquels constitueront les éléments clés des futurs habitats spatiaux.

Lire aussi : La Lune a assez d’oxygène pour soutenir 16 milliards de personnes pendant 50 000 ans

Source : Interesting Engineering – Traduit par Anguille sous roche


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